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Cinéma & dramas

Ryoo seung-wan : action or not action ?

2021-09-01

Séoul au jour le jour

ⓒYONHAP News

Après cinq ans d'absence, le réalisateur Ryoo Seung-wan est de retour avec le film « Escape from Mogadishu » avec Jo In-sung, Koo Kyo-hwan et Kim Yoon-seok au casting. Connu pour ses films d'action, Ryoo est pourtant toujours attendu au tournant par les critiques internationaux. Car au-delà du slogan de marketing du groupe des « action kids de Chungmuro » dans lequel il a été catalogué dans les années 2000, nous allons voir que le cinéaste a montré par le passé d'autres atouts dans son jeu.


* Dans le sillage de Park Chan-wook

Les débuts de Ryoo Seung-wan sont de mieux en mieux documentés. Il n'est pas le surdoué soudain apparu comme le leader du groupe des « action kids » longtemps présenté par les médias. En effet, Ryoo a d'abord été dans le sillage du réalisateur Park Chan-wook son aîné. Tous deux avaient la même passion pour les films de Hongkong. Ryoo a raconté comment dans son adolescence dans la province de Chungcheong, il ne pouvait rien voir à part les films anti-communistes, les films érotiques dits d'hôtesses et les films de kung-fu hongkongais venus de la célèbre Shaw Brothers ; en particulier, les films de Chang Che, Bruce Lee et de Jackie Chan. Ryoo est donc sur le tournage de « The Moon is the Sun's Dream », le premier film de Park en 1992. Il sera son assistant sur « Trio » en 1997, après avoir tourné son premier court-métrage « Transmutated Head » l’année précédente. Il est aussi assistant sur le célèbre film de fantôme et de lycéennes « Whispering Corridor » de Park Ki-hyung. Finalement, en 1998, Ryoo tourne une série de films courts invités au nouveau festival de Busan et qui deviendront, mis bout-à-bout, sont premier long : « Die Bad » en 2000.


* Premiers longs

Au début des années 2000, les nouveaux investisseurs du cinéma local demandent des films de genre commerciaux voire des blockbusters. « JSA » de Park Chan-wook a montré la voie. Ryoo Seung-wan, Jang Jin et Kim Jee-woon sont sur la liste des futurs réalisateurs de genre. Cette nouvelle industrie est très liée au boom de l'Internet. Ryoo propose donc un court-métrage de kung-fu fantastique parodique pour le net : « Dajimawa Lee » avec l'excellent Im Won-hee et le non moins excellent petit frère du cinéaste Ryoo Seung-bum. La parodie de ses films d'enfance fonctionne très bien et le film est un succès de la toile. Ryoo veut enchaîner sur un thriller d'action « No Blood No Tears ». Mais le film est jugé trop noir et violent par l'industrie qui plombe sa sortie et son box-office. Il tente alors de se réorienter sur la comédie d'action avec « Arahan », toujours avec son petit frère et toujours dans la lignée des films de Hongkong (dont la production s'est tarie avec le retour de la censure de Pékin). Le film est aussi plombé par les remaniements au sein des compagnies avec Cinema Service qui disparaît. Pourtant, Ryoo voit le bout du tunnel avec « Crying Fist » en 2005, son meilleur film à ce jour. La star Choi Min-sik y excelle en boxeur sur le retour en compagnie du roublard Ryoo Seung-bum. Petit succès local, le film fait justement le tour des festivals internationaux signalant ainsi son réalisateur au monde.


* Blockbusrisation

Ryoo Seung-wan est donc, au milieu des années 2000, bien placé pour diriger les blockbusters concoctés des productions devenues des monopoles puissants. CJ entertainment le teste avec « The City Of Violence » premier film tourné en vidéo HD.  Dans le giron de CJ, on retrouve Ryo sur plusieurs publicités et films promotionnels, voire touristiques. Mais, en sous main, le réalisateur prépare son retour avec « The Unjust » en 2010. Cette dénonciation violente de la corruption du pays met en avant les stars Hwang Jung-min et encore Ryoo Seung-bum. Cette fois, CJ est convaincu : Ryoo va avoir de gros budgets pour les blockbusters « The Berlin File » en 2013, « Veteran » en 2015 et « Battleship Island » en 2017. Avec les thèmes dominants de  l'anti-japonisme, de la chasse virtuelle aux héritiers des chaebols et de la main tendue aux dirigeants nord-coréens, ces blockbusters sont sans surprise des succès commerciaux.


Devenu un homme d'affaire avec sa propre société de production adossée à CJ Entertainment, Ryoo produit aussi des comédies d'action pour le tout-venant de la distribution locale. Citons « Svaha », « Exit » ou encore « Start-up ». Cependant, la commercialisation ne va que rarement de paire avec la créativité. Aucun de ces films ne dépassera en notoriété les marchés sud-coréens d'Asie du Sud. On comprend alors que, fort de son capital commercial, Ryoo passe de CJ à Lotte, et prépare un film situé hors des frontières du pays, en Somalie (et tourné au Maroc).


« Escape from Mogadishu » se veut donc d'une ambition internationale tout en remettant Ryoo en selle comme cinéaste créatif. Mais la pandémie passant par là, les cartes sont rebattues sans pourtant que le succès ou non du blockbuster ne puisse changer grand chose. C'est la loi du genre.

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