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Cinéma & dramas

Lee Jung-jae, de « The Young Man » à « Squid Game »

2022-09-14

Séoul au jour le jour


Pour l'acteur vedette Lee Jung-Jae, play-boy invétéré, homme d'affaire et top-modèle, le succès de la série « Squid Game » a probablement été l’acmé de sa carrière. Pourtant celle-ci est déjà longue car elle débute en 1993 et a déjà connu des hauts, et il est vrai quelques bas retentissants. Mais nous allons nous intéresser surtout à la période récente de l'acteur devenu aussi réalisateur.


* Des films-phares et des bides

Lee Jung-jae a représenté la jeune génération des acteurs sud-coréens des années 1990. Le film « The Young Man » de Bae Chang-ho, en 1994, le disait bien : voici venu le temps d'une jeunesse belle et rebelle. Il confirma avec « City of the Rising Sun » pour Kim Sung-su, « An Affair » pour E-J Young et surtout « The Uprising » pour Park Kwang-su. Avec ce dernier film, Lee est le premier acteur coréen à porter le mot « révolution » tatoué sur sa poitrine. Les choses, pourtant, tournent à l'aigre rapidement avec son premier gros succès « Il Mare », une romance à travers le temps plutôt traditionnelle mais qui met en valeur la plastique de l'actrice Jun Ji-hyun qui en sort starifiée. Suivent une série de blockbusters aussi fortement publie-commercialisés que vite oubliés : citons « The Last Witness » et « Typhoon ». Les années 2010, rachètent un peu la carrière de l'acteur, entre-temps devenu homme d'affaire, avec « The Housemaid » son meilleur film de l’époque, «The Thieves », « New World », « The Face reader » et « Assassination ». Mais, dans cette série, on lui confie souvent des seconds rôles de minet bon chic bon genre, même lorsqu'il joue un terroriste coréen durant la colonisation nippone ; ou même lorsqu'il est l'assistant rêvé du général Mac Arthur dans le désastreux « Operation Chromite ». Quand il s'aventure dans des premiers rôles cela donne les catastrophes de « Warrior of the dawn » et « Svaha : the Sixth Finger ». Lee Jung-jae lui-même se rebella contre son sort sur les écrans en quittant sa société de management qui lui offrait ce genre de films.



* L'homme public

La rébellion de Lee Jung-jae contre sa société de management est connue et publique. Il a ouvertement critiqué le film « Warriors of the Dawn », un navet historico-fantaisiste qui a fait déborder le vase d'un Lee à bout de course de blockbusters en bois préfabriqué. Ce faisant, Lee est devenu le premier acteur coréen à ouvertement critiquer une production et un management – d'habitude cela se fait dans le secret des couloirs car on prend le risque de graves représailles, comme celles de ne plus être engagé dans des films. Mais Lee préparait déjà probablement sa sortie de secours avec Netflix et « Squid Game ». Lee était déjà un homme public avec ses affaires menées rondement avec son compère l'acteur Jung Woo-sung. Avec la chaîne de cafés « Il Mare », ils gèrent ensemble une nouvelle société de management d'acteurs : « Artist Company » depuis 2016. Ce qui leur donne une certaine indépendance dans l'industrie très régimentée du cinéma sud-coréen. 



* Squid Game

Alors que son ami Jung Woo-sung tentait avec un certain succès de sortir des clichés dans lesquels on l'avait enfermé (voir le film « Asura »), Lee Jung-jae se retrouvait dans la presse à scandale avec ses démêlés autour des femmes. D'abord l'actrice Kim Min-hee dont Lee a été le mentor à ses débuts avant qu'elle ne rencontre le réalisateur Hong Sang-soo en 2015. Cette même année, Lee Jung-jae fait la une de la presse avec sa relation avouée avec Im Se-ryung, l'ex-femme du président de Samsung, le plus gros chaebol (riche clan) du pays. C'est un peu comme si Vincent Cassel s'affichait avec la Bettencourt. Bref, le businessman play-boy Lee Jung-jae dominait l'acteur avant la série de Netflix « Squid Game ». La critique du nécro-capitalisme qu'on retrouve dans la série n'est pas étrangère à Lee car il connaît ce monde de la jet-set, des mondanités de VIP entre politiciens et financiers, entre les acteurs du spectacle médiatique et ceux du spectacle politique. Cette expérience personnelle donne à son personnage une vitalité et une conscience qui a sûrement joué dans le succès de la série. Sa popularité internationale – on l'a vu dans plusieurs émissions télévisées américaines – vient de lui donner l'indépendance qu'il semblait rechercher. Du coup, on comprend son coup de dés sur la réalisation de « Hunt ». Mais gageons qu'il ne s'agit que d'un premier round mal concocté, car le sémillant quarantenaire a devant lui un potentiel qu'aucun acteur sud-coréen n'a eu jusqu'à présent. Même Lee Byung-hun n'a eu que des seconds rôles internationaux, comme Ma Dong-seok ou Jang Dong-gun. Que sera la suite ? Un rôle dans un film international ou un engagement plus prononcé comme producteur ? L'avenir nous le dira.

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