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Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a annoncé le 19 février la nomination de l’ancien Premier ministre adjoint, Ri Ryong-nam, au poste d’ambassadeur en Chine. Ri succède à Ji Jae-ryong, qui a assumé la fonction pendant plus de dix ans. Alors que leurs prédécesseurs étaient principalement chargés des affaires internationales au sein du parti au pouvoir, Ri Ryong-nam, ancien ministre du Commerce, se distingue par son profil d’expert en économie.

 

« Qu'un responsable économique soit sollicité pour occuper un poste d'ambassadeur est suffisamment rare pour être souligné. Sa nomination à Pékin, qui n’a rien d’un hasard, résulte d’une décision consciente du Nord de renforcer la coopération économique avec son allié traditionnel et plus grand partenaire commercial », explique le commentateur politique Choi Young-il.

 

Le commerce entre les deux pays a fortement reculé depuis que le Nord a fermé sa frontière avec Pékin en janvier 2020, alors que l’épidémie explosait en Chine. Selon plusieurs diplomates à Pyongyang, les citoyens éprouvent des difficultés à acheter les produits de première nécessité et le pays connaît une grave pénurie d'électricité. Le commerce entre les deux pays a chuté de 80,7 %, passant de 2,5 milliards de dollars en 2019 à 539 millions de dollars l'année dernière, tel est le constat dressé par un récent rapport publié par l'Association coréenne du commerce international (Kita). Dans ce contexte, la nomination d’un nouvel ambassadeur nord-coréen témoigne clairement de l’inquiétude du régime quant aux difficultés économiques qu’affronte le pays.