Le Premier ministre japonais Shinzo Abe fait l’objet de vives pressions au sujet du discours qu’il doit prononcer le mois prochain, à l’occasion de la fin de la Seconde guerre mondiale. Au sein même de son propre camp politique, les appels à la modération se multiplient.

Selon l’agence de presse nipponne Kyodo News, Yoshiro Mori, ancien chef du gouvernement et proche de Shinzo Abe, a déclaré à la télévision hier que le Japon avait violé la souveraineté coréenne à l’époque coloniale ; il a aussi appelé à l’humilité concernant la guerre sino-japonaise.

Le député Natsuo Yamaguchi, membre du Parti Komeito, allié avec le Parti libéral-démocrate au pouvoir, a aussi affirmé dans une interview publiée ce samedi par le journal Nihon Keizai Shimbun que la communauté internationale allait considérer le discours de Abe comme reflétant la position du Premier ministre japonais, et pas la position d’un simple individu.

Yamaguchi a déclaré que cette future déclaration devrait envoyer un message clair, incluant les positions de Premiers ministres précédents, et éviter les expressions ambiguës. Si Shinzo Abe a dit vouloir endosser la Déclaration de Murayama faite en 1995, la sincérité de sa position est remise en doute, notamment parce qu’il se refuse à prononcer des mots tels que « occupation coloniale », « invasion », et « excuses ».