La réunion intercoréenne de haut niveau, débutée hier vers 18h30 au village de la trêve de Panmunjom, a duré jusqu’à 4h du matin. Son objectif était de faire le point sur la situation actuelle dans la péninsule. Les représentants des deux Corées se sont quittés en se donnant rendez-vous à 15h. C’est ce qu’a annoncé ce matin le porte-parole de la Cheongwadae, Min Kyung-wook.

Le Sud a été représenté par le conseiller présidentiel à la sécurité Kim Kwan-jin et le ministre de la Réunification Hong Yong-pyo. Le Nord, quant à lui, par le chef du bureau politique de l’armée Hwang Pyong-so et le secrétaire du Parti des travailleurs Kim Yang-gon. Hwang est considéré comme le numéro deux du pays communiste.

Tenu à huis clos, on ne connaît toujours pas le contenu exact de leurs discussions. Mais Séoul aurait demandé à Pyongyang des excuses concernant la récente explosion des mines antipersonnel sur la DMZ qui a grièvement blessé deux soldats sud-coréens. Le régime de Kim Jong-un, quant à lui, souhaite l’arrêt immédiat de la diffusion des messages de propagande via des haut-parleurs installés sur la frontière. Il est également possible que les deux côtés aient discuté de la reprise du tourisme aux monts Geumgang ou de la tenue des rencontres des familles séparées par la guerre.

Cette rencontre « 2+2 » était une surprise. Elle a été annoncée seulement quelques heures avant l’expiration de l’ultimatum de la Corée du Nord. Cette dernière avait menacé la Corée du Sud jeudi de mener des actions militaires si elle ne cessait pas ses émissions de propagande dans 48h.

La proposition d’une telle rencontre de haut niveau a été faite, vendredi après-midi, par Pyongyang. Le régime communiste a souhaité que Kim Kwan-jin et Kim Yang-gon se retrouvent. Quelques heures plus tard, Séoul lui a répondu. Les sud-Coréens ont préféré que Hwang Pyong-so soit présent au lieu de Kim Yang-gon. Samedi matin, les nord-Coréens ont alors fait une nouvelle proposition, à savoir une rencontre à quatre, et cette dernière a été acceptée par le Sud.

Ce contact est très significatif, puisqu’il s’agit d’une première rencontre de haut rang depuis dix mois. La dernière remonte au 4 octobre 2014 à l’occasion de la clôture des Jeux asiatiques d’Incheon en Corée du Sud. Beaucoup s’attendent donc à ce qu’elle serve à améliorer les relations intercoréennes.