Un décret présidentiel vieux de plusieurs décennies vient de disparaître. Il s’agit de l’ordre exécutif en vertu duquel les anciens dictateurs militaires ont été en mesure de mobiliser régulièrement des troupes afin de réprimer les manifestations civiles.
Le gouvernement de Moon Jae-in a décidé de l’abroger. Et le projet en ce sens a été entériné hier en conseil des ministres.
Le décret en question avait été établi en 1950. Son objectif initial consistait à protéger les troupes militaires de toute intrusion extérieure. Mais il contenait une clause pernicieuse, qui leur permettait de sortir de leur lieu de stationnement, même sans l’aval parlementaire. A l’époque de la dictature militaire, le pouvoir en avait abusé pour réprimer les manifestants.
Plus récemment, en mars 2017, donc peu avant la validation par la Cour constitutionnelle de la destitution de la présidente d’alors Park Geun-hye, l’ex-commandement de la sécurité de défense (DSC) avait rédigé un document prévoyant la proclamation de ce décret et la loi martiale. La révélation de son existence cette année a suscité une très forte polémique.
Le chef de l'Etat a exprimé son émotion lorsque l’abrogation du texte a été approuvée hier en conseil des ministres. Victime lui-même du décret, il a été renvoyé en 1979 de son université, avant de reprendre plus tard ses études.