Cela fait 30 jours que la Corée du Sud a saisi l'Organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour dénoncer les restrictions commerciales imposées par le Japon. Les deux pays sont amenés à lancer aujourd’hui leurs consultations bilatérales conformément aux règles de l’OMC. Il s’agit de la première étape pour régler un conflit commercial au sein de cette organisation. Leur réunion devrait se tenir à Genève dans la journée du 11 octobre, heure locale.
La délégation sud-coréenne sera dirigée par Chung Hae-kwan, le responsable des négociations pour le nouvel ordre commercial auprès du ministère de l’Industrie, du Commerce extérieur et de l’Energie. Arrivé sur place la veille, Chung s’est montré déterminé en déclarant à l’agence de presse Yonhap qu’il tâcherait de régler au plus vite ce différend. Et d’afficher son intention de démontrer en quoi les mesures punitives de Tokyo enfreignent les accords de l’OMC et de discuter des mesures possibles de conciliation à adopter en se basant sur une telle problématique.
L’Union européenne et Taïwan ont souhaité assister aux consultations Séoul-Tokyo en tant qu’observateurs. Dans sa demande, Bruxelles a fait valoir que les mesures restrictives du Japon sur les exportations à destination du pays du Matin clair avaient des retombées sur la demande et l’offre des produits concernées ainsi que sur leur distribution sur le marché mondial. Pour info, l’UE fournit des équipements de semi-conducteurs à la Corée du Sud, et Taïwan lui exporte des matériaux de ce secteur. Or, le Japon a opposé son veto à cette demande.
Si la Corée du Sud et le Japon ne parviennent pas à trouver d’eux-mêmes un accord avant le 9 novembre, un panel d’experts sera mis en place pour arbitrer le différend. Cette procédure correspond à la juridiction en première instance pour l’OMC.
Dans la plupart des affaires traitées par le gendarme du commerce mondial, les consultations bilatérales ne seraient qu’une formalité pour passer à la prochaine étape. Etant donné qu’il s’agit d’un dossier crucial, les deux pays ont nommé à la tête de leur délégation respective un haut responsable gouvernemental de rang de directeur général, ce qui est inhabituel.