Les députés élus le 15 avril dernier ont eu leur première séance plénière à l’Assemblée nationale, à 10h ce matin. Tous les partis se sont présentés à l’ouverture, mais ceux du Parti du Futur Unifié (PFU), la première formation d’opposition, ont quitté la salle juste avant que le premier projet soit soumis au vote. Celui portait sur l’élection du nouveau président de l’Hémicycle.
Avant de boycotter ce vote, le chef du groupe parlementaire du PFU a pris la parole et a allégué que le délai d’ouverture du nouveau Parlement fixé par la loi n’était en réalité qu’une clause instructive. Selon Joo Ho-young, il serait illégal de forcer les choses sans consentement de son parti. Il a vivement critiqué le Minjoo, le parti présidentiel, de vouloir traiter unilatéralement des dossiers en profitant de sa super-majorité en termes de sièges.
En l’absence des membres du parti conservateur, la formation au pouvoir a donc fait voter le premier dossier en présence des petites formations d’opposition, à savoir le Parti de la justice, le Parti du peuple et le Minjoo ouvert. A l’issue du scrutin, le Parlement a ainsi élu son président, Park Byeong-seug, député du Minjoo, avec 191 voix parmi les 193 bulletins exprimés. Park, qui effectue son sixième mandat de député, sera à la tête de l’Hémicycle jusqu’en mai 2022.
C’est à Kim Sang-hee, une députée du camp de Moon Jae-in, quatre fois élue, que revient l’un des deux postes de vice-président. Elle est la première femme à siéger au perchoir. L’autre poste devait revenir à Chung Jin-suk, un élu du PFU, mais le boycott de son groupe n’a pas rendu le vote possible.
Notons que c’est la première fois qu’un nouveau Parlement ouvre sans consentement mutuel entre la majorité et l’opposition, depuis que la loi a fixé un délai de composition parlementaire en 1994.
Les deux camps devraient poursuivre leurs négociations autour du dossier brûlant de l’attribution du poste de président de la commission des affaires juridiques. Pour le moment, chacun réclame sa part du gâteau. Toutefois, ils ne pourront pas éterniser leur guerre des nerfs car le Parlement est enjoint de voter rapidement le projet du troisième additif au budget, visant à surmonter la crise du COVID-19.