Premier épisode judiciaire de la crise d’autorité entre le procureur général Yoon Seok-youl et la garde des sceaux Choo Mi-ae, sa ministre de tutelle.
Le tribunal administratif de Séoul a donné raison au premier qui l’avait saisi pour demander l’arrêt de l’exécution de la décision de la seconde. Le 24 novembre, celle-ci l’avait suspendu de ses fonctions et demandé des sanctions disciplinaires contre lui. Elle avait alors fait état de six allégations, parmi lesquelles la « surveillance illégale de juges ».
La décision a aussitôt suscité une réaction d’indignation du grand patron du ministère public. Dès le lendemain, il a déposé une demande d’injonction au tribunal, qui a tranché hier dans l’après-midi sur la suspension seulement.
La juge Cho Mi-yeon a notamment expliqué que « l’arrêt de son travail correspondait à des pertes irrécupérables même dans leur aspect pécuniaire et qu’il y avait nécessité urgente de les prévenir ». Et d’ajouter qu’« une situation pareille est contraire au fait que le mandat d’un procureur général est fixé à deux ans pour garantir l’indépendance et la neutralité politique de son institution ». Yoon a aussitôt repris son travail.
De son côté, le ministère de la Justice a reporté à vendredi son Comité de discipline qui devait se réunir initialement aujourd’hui pour décider des sanctions contre l’intéressé. Celui-ci lui avait réclamé son ajournement. En outre, le vice-ministre de la Justice Koh Kee-young, qui devait présider la réunion, a subitement démissionné lundi.