Séoul est prêt à dialoguer en tête-à-tête avec Tokyo. C’est ce qu’a déclaré ce matin le président de la République dans son discours prononcé au parc Tapgol à l’occasion du 102e Samiljeol ou anniversaire du mouvement d'indépendance du 1er mars. Moon Jae-in a souligné l’importance de faire preuve d’empathie et de sagesse afin de régler les conflits historiques.

Ce message a une résonance toute particulière dans un contexte où les relations entre la Corée du Sud et le Japon sont mises à rude épreuve, autour de dossiers sensibles comme l’indemnisation des victimes de l’esclavage sexuel et du travail forcé perpétrés sous l’occupation nipponne.

Pour le locataire de la Maison bleue, les deux pays partagent une histoire malheureuse, effaçable peut-être pour les auteurs, mais indélébile pour les victimes. Mais qualifiant le Japon d’un voisin important, il a réaffirmé sa volonté d’opter pour une « approche à deux voies » afin de développer une relation bilatérale tournée vers l’avenir indépendamment des contentieux historiques hérités du passé. Le numéro un sud-coréen a ainsi souligné l'importance de faire face à l’Histoire afin d’en tirer des leçons sans pour autant faire l’amalgame entre les questions du passé et celles de l’avenir.

Après avoir promis son soutien pour l’organisation à succès des J.O. de Tokyo, le président Moon a souhaité la participation du Japon et de la Corée du Nord à la Conférence de l'Asie du Nord-est sur la sécurité sanitaire lancée en décembre 2020 avec les Etats-Unis, la Chine, la Russie et la Mongolie. Il cherche ainsi à relancer les échanges avec Pyongyang dans le cadre des efforts sanitaires déployés à l’échelle régionale.

Le COVID-19 a aussi été à l’ordre du jour. D'après le dirigeant sud-coréen, on entrevoit la fin de la lutte contre l’épidémie. Il a profité de cette occasion pour demander à la population de prendre garde aux fausses informations qui répandent le scepticisme vis-à-vis des vaccins et de participer activement à la campagne de vaccination.