Le procureur général Yoon Seok-youl a annoncé, cet après-midi, sa démission devant des journalistes. En dénonçant « l’effondrement de la justice et du sens commun », il s’est engagé à mettre désormais toute sa force au service de la protection de la démocratie libérale, comme il l’a fait jusqu’à présent, et ce quelle que soit sa position à venir.

Avant cela, le patron des procureurs a condamné à haute voix la tentative entamée par le Minjoo, le parti au pouvoir, d’adopter le projet de loi sur la création d’une agence chargée d’enquêter sur les crimes graves. Selon lui, la privation du droit d’investigation du Parquet, prévue par le texte, aura pour effet d’attiser la corruption en rompant la chaîne organique qui va de l’engagement de l’investigation au procès en passant par la décision de traduire ou non les prévenus devant la justice.

Yoon a été nommé directeur du parquet du district central de Séoul lors de l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Moon Jae-in. Après avoir dirigé les enquêtes sur le « Choi Gate », une affaire d’abus de pouvoir et de corruption qui a conduit à la destitution de l’ex-présidente Park Geun-hye, il a été nommé procureur général en juillet 2019 par Moon pour un mandat de deux ans.

Le chef de l’Etat a accepté sa démission une heure après cette annonce par le biais de son conseiller chargé de la communication avec les citoyens, Chung Man-ho. Le bureau présidentiel doit désormais lui trouver un remplaçant.

De son côté, le Premier ministre Chung Sye-gyun a « regretté profondément » cette démarche « imprévisible » en soulignant qu’aucune discussion n’avait été engagée entre l'exécutif et le procureur général sur cette démission.