Une douche froide. La Corée du Nord a rejeté aujourd’hui la proposition formulée par le président sud-coréen de clore officiellement la guerre de Corée. Deux jours plus tôt, Moon Jae-in avait tenu ces propos durant la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies. Il avait proposé de mettre un terme officiel au conflit fratricide qui reste clos par un simple armistice conclu en 1953, ce avec à la clé la possibilité d’organiser une rencontre à trois, les deux Corée et les Etats-Unis, ou bien à quatre avec la Chine pour en déclarer la fin.

En la matière, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères a publié un discours via l’agence de presse officielle nord-coréenne (KCNA). Ri Thae-song souligne que la déclaration de la fin de la guerre resterait « virtuelle » tant que Washington maintient une « politique hostile » à l’égard de Pyongyang. Selon lui, toutes les conditions laisseraient penser qu’elle est « prématurée ».

Le diplomate du royaume ermite a avancé qu’une telle déclaration dans le contexte actuel ne permettrait pas du tout de stabiliser la situation dans la péninsule coréenne mais qu’elle pourrait « servir d’écran de fumée » pour couvrir la politique hostile américaine. Il a appelé les Etats-Unis à retirer cette dernière avant tout et abandonner leur attitude « deux poids, deux mesures ». Selon lui, ce serait la grande priorité pour garantir la stabilité et la paix dans cette partie de la planète.

Dans la foulée, l’officiel nord-coréen a énuméré une série des actes des USA qui alimenteraient la course à l’armement : les tirs d’essai en février et en août du « Minuteman III », missile balistique intercontinental (ICBM) américain à ogive nucléaire, la suppression de la directive restrictive sur les missiles sud-coréens, la promesse du transfert de technologies vers l’Australie dans le cadre d’un méga-contrat de sous-marins à propulsion nucléaire, entre autres.

Toutefois, malgré ces critiques, Ri Thae-song n’a pas enterré la possibilité en soi de clore officiellement la guerre de Corée. Selon lui, une telle déclaration aura sa portée symbolique en ce qu’elle est politique, et il faudrait en discuter pour établir un régime garantissant la paix dans l’avenir.