La Corée du Nord a procédé, hier, à un tir de missile balistique à courte portée depuis Taechon dans la province de Pyongan du Nord en direction de la mer de l’Est, qui sépare la péninsule coréenne et l’archipel japonais. Selon l’état-major interarmées sud-coréen (JCS), l’engin lancé à 6h53 du matin aurait parcouru environ 600 km à une altitude maximale de 60 km et une vitesse de Mach 5.
Petit rappel : le dernier lancement de missiles balistiques de Pyongyang remonte au 5 juin dernier. Au lendemain de la fin des exercices des Marines Corée-USA au large d’Okinawa où était mobilisé le porte-avions USS Ronald Reagan, le régime de Kim Jong-un avait tiré successivement huit missiles balistiques à courte portée depuis quatre sites différents. C’était la première fois qu’il en lançait autant en un seul jour. Et notons que rien que cette année, le royaume ermite a déjà effectué des tirs de missiles balistiques à 17 reprises. Quant à ceux de missiles de croisière, deux.
A Yongsan, le Conseil de sécurité nationale (NSC) s'est aussitôt réuni. Les participants ont qualifié le nouveau lancement du Nord comme une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Avant d’ajouter que des mesures appropriées seront prises en collaboration avec les Etats-Unis ainsi que tous les alliés.
Comme prévu, les exercices conjoints des Marines sud-coréenne et américaine débutent aujourd’hui pour une durée de quatre jours. Pour cela, l’USS Ronald Reagan et son groupe aéronaval (GAN) sont arrivés vendredi dernier à la base d’opérations de Busan. Et comme la vice-présidente américaine est attendue cette semaine au pays du Matin clair, il y a des chances que la Corée du Nord enchaîne ses démonstrations de force. Un lancement de missile mer-sol balistique stratégique (MSBS), par exemple. Car des mouvements suspects avaient été dernièrement détectés à Sinpo, dans la province de Hamgyong du Nord. C’est ici que le 7 mai dernier un mini-MSBS s’était envolé vers l’Est.
De l’avis des spécialistes, à travers le nouveau tir de missile à courte portée, une première en presque trois mois, Pyongyang souhaite d’une part accuser Séoul et Washington de faire monter la tension autour de la péninsule coréenne à travers leurs manœuvres conjointes et d’autre part consolider son régime.