Ce n’est pas une surprise. L’Assemblée nationale a approuvé hier soir, en séance plénière, la motion de censure contre le ministre des Affaires étrangères. Le texte avait été déposé mardi par le Minjoo, le parti de la majorité parlementaire disposant de 169 sièges. Il s’agit du premier vote de défiance à l’égard d’un membre du gouvernement de Yoon Suk-yeol.
La motion a recueilli 168 voix pour, une contre et une abstention, seulement 170 députés étant présents, alors qu’il fallait une majorité absolue de 150 pour être adoptée.
Le Minjoo a mis en cause la responsabilité de Park Jin dans ce qu’il considère comme une « catastrophe diplomatique », à savoir le maigre bilan de la récente tournée du chef de l’Etat à Londres, à New York et à Ottawa. C’est désormais à celui-ci de décider d’accepter ou non la sanction votée. La principale force de l’opposition le presse d’en prendre acte.
Dans le camp d’en face, le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation de Yoon, s’indigne. Ses élus ont quitté l’Hémicycle pour protester contre la mise au vote du texte, dénonçant « une rupture de coopération bipartisane » et « une action violente parlementaire ». Le parti conservateur est allé jusqu’à présenter une proposition recommandant le départ de l’occupant du perchoir. Il a reproché à Kim Jin-pyo, issu du Minjoo, de l’avoir inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière sans se concerter avec le PPP.
Maintenant, c’est le président de la République qui a pris la question en main. A priori, il n’a aucune intention de laisser le chef de la diplomatie quitter son poste. Lors d’un échange matinal avec la presse, hier, Yoon a déjà fait l’éloge de « l’excellente compétence » de Park. Celui-ci a lui aussi montré sa détermination à « mener à bien ses fonctions », martelant que la diplomatie ne doit jamais servir de bouc émissaire de l’arène politique.