L’administration de Yoon Suk-yeol doit publier le mois prochain l’ébauche de son premier livre blanc sur la défense. Or, on a appris aujourd’hui de plusieurs sources qu’elle y décrirait le régime nord-coréen et de son armée comme « ennemis ». Si tel est le cas, l’expression réapparaîtra pour la première fois en six ans.
Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque le comité de transition de Yoon, créé peu après son élection à la tête de l’Etat en mars, avait d’ores et déjà annoncé envisager de la réutiliser dans les documents officiels.
Après cette annonce faite plus précisément le 3 mai, dans le cadre des 110 chantiers prioritaires du prochain gouvernement, l’armée sud-coréenne a recommencé à employer le terme dans les manuels d’instruction de ses soldats.
L’expression « ennemi principal » est apparue dans le livre blanc pour la première fois en 1995, suite à des propos menaçants du Nord l’année précédente. Lors d’un contact intercoréen, l’un de ses représentants avait indiqué que « s’il y a la guerre, Séoul deviendra une mer de feu ». Depuis, le Sud l’a maintenue jusqu’en 2000, avant de la remplacer quatre ans plus tard par « une menace militaire directe ».
Pourtant, en 2010, Séoul a fait marche arrière après que cette année-là, Pyongyang a torpillé sa corvette Cheonan et attaqué son île de Yeonpyeong.
Et le gouvernement de Moon Jae-in, fervent promoteur du dialogue avec le pays communiste, a supprimé l’expression dans les publications en question de 2018 et 2020.
Le ministère de la Réunification cherche pourtant à relativiser l’enjeu de la réutilisation du terme « ennemi », qui selon lui, ne constitue cependant pas un déni de l’importance du dialogue et de la coopération entre les deux Corées.