Séoul examinerait plusieurs possibilités afin de dénoncer la dernière provocation aérienne commise par Pyongyang. C’est ce qu’a fait savoir hier aux journalistes un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères tout en condamnant fermement la Corée du Nord qui a envoyé des drones le 26 décembre dernier au sud du 38e parallèle, pénétrant ainsi illégalement l’espace aérien sud-coréen.
Selon l’officiel, le ministère envisage notamment de solliciter l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), une agence sous la tutelle des Nations unies. Il pourrait lui demander de mener une enquête pour faire toute la lumière sur l’affaire.
Pour rappel, l’intrusion de drones nord-coréens a entraîné la suspension des vols civils aux aéroports internationaux d’Incheon et de Gimpo. Ce qui pourrait constituer une infraction à la Convention relative à l'aviation civile internationale, communément connue sous le nom de « Convention de Chicago », qui a créé l’OACI. Les deux Corées font partie des pays signataires de ce traité.
Dans son article 8, la Convention de Chicago précise qu’ : « aucun aéronef pouvant voler sans pilote ne peut survoler le territoire d'un État contractant, sauf autorisation spéciale dudit État et conformément aux conditions de celle-ci ».
Cependant, la Corée du Sud hésiterait à engager une telle procédure auprès de l’institution onusienne. Parce qu’elle devrait alors lui soumettre des renseignements militaires sensibles prouvant l’infiltration de drones nord-coréens dans le cadre d’une enquête sur le terrain.
Autre option : Séoul pourrait se contenter d’appeler l’OACI à condamner la Corée du Nord. D’ailleurs, l’administration de Moon Jae-in avait privilégié cette voie lorsque le pays communiste s’était livré à une provocation similaire en 2017. L’OACI avait adopté alors un texte qui allait dans ce sens lors d’une réunion régulière de son Conseil organisée à son siège à Montréal, au Canada, en octobre la même année.
A ce propos, Radio Free Asia (RFA) a rapporté, aujourd’hui, avoir interrogé l’agence onusienne pour savoir si la Corée du Nord a bel et bien violé la Convention de Chicago. Selon la radio américaine, l’OACI a préféré ne pas donner une réponse directe, mais elle s’est dite prête à lancer la procédure nécessaire si la Corée du Sud lui demande de mener une enquête en la matière.