Le Minjoo va déposer le projet de destitution du ministre de l’Intérieur Lee Sang-min à l’Assemblée nationale pour lui imputer la responsabilité de la bousculade mortelle d’Itaewon, survenue le 29 octobre 2022. Il en a discuté la semaine dernière lors d’une réunion générale, mais a reporté la décision face aux députés qui se voulaient être prudents.
La première force de l’opposition estime que Lee n’a pas pris les mesures appropriées pour entraver cette tragédie, violant ainsi la Constitution qui stipule le devoir de l'Etat de protéger les citoyens, ainsi que la loi sur la gestion des catastrophes et de la sécurité. Elle prétend également qu’il a enfreint la loi sur le témoignage au Parlement, du fait qu’il a affirmé que son ministère n’avait pas la liste des coordonnées des membres des familles des victimes.
Park Hong-keun, patron du groupe parlementaire du mouvement de centre-gauche, a déclaré avoir pris cette décision pour défendre les valeurs constitutionnelles, respecter la volonté des citoyens et faire assumer à l’Assemblée nationale ses responsabilités.
Le Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation présidentielle conservatrice, a fustigé le Minjoo qui, selon lui, utilise l’Hémicycle pour protéger son dirigeant Lee Jae-myung qui est actuellement interrogé par le Parquet pour des soupçons de corruption.
Pour adopter la motion de destitution d’un ministre, il faut le consentement d’au moins la moitié des parlementaires. Une condition facilement atteignable pour le Minjoo, qui occupe 169 sièges sur 300.
Néanmoins, l’examen par la Cour constitutionnelle s’annonce difficile. En effet, le poste de commissaire jouant le rôle de procureur sera occupé par le chef de la commission législative et judiciaire Kim Do-eup, appartenant au PPP. Alors, si le conseil constitutionnel le rejette, le projet du Minjoo risque de s’essouffler.