Des associations d'expatriés sud-coréens et de citoyens américains résidant sur la côte est des Etats-Unis ont rejoint le week-end dernier le mouvement de contestation engagé contre la thèse du professeur Mark Ramseyer sur les « wianbu ». Ils se sont rassemblés à l'université Harvard pour condamner ce texte qui qualifie de « prostituées volontaires » les femmes de réconfort victimes de l’esclavage sexuel perpétré par l’armée nippone en temps de guerre.
Il s'agit de la première manifestation du genre organisée au sein de la prestigieuse faculté américaine. Les participants ont appelé celle-ci à juger la portée que le texte en question pourrait avoir sur sa réputation.
Les manifestants ont également demandé à la revue « International Review of Law and Economics », où a été déposée la thèse du professeur américain, de vérifier de nouveau la qualité académique de celle-ci. Justement, le groupe rédacteur et la maison d'édition de la revue sont en train de réexaminer le texte.
Avant cela, une résolution condamnant la thèse de Ramseyer a été adoptée le 5 mars dernier, pour la première fois, à Philadelphie, aux Etats-Unis. Initiée le 25 février par le conseiller municipal d’origine coréenne David Oh, la résolution réfute la thèse qui « contredit les accords historiques et les preuves historiques fournies par des milliers de femmes contraintes à l'esclavage sexuel dans l'armée japonaise ».
La résolution, adoptée seulement un mois après l'éclatement de la controverse due au texte de Ramseyer, précise que le Japon avait reconnu ce « terrible système de traite d'êtres humains » et s'était excusé à travers le « discours de Kono ». Un discours qui, malheureusement, a été nié par le gouvernement de Shinzo Abe.
Toujours selon la résolution, les expériences des victimes de ces atrocités devraient être relatées avec précision et tous devraient condamner ce genre de réécriture dangereuse de l’Histoire.