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Le peuple a tourné le dos à son Président Rhee Seung-man qui est allé trop loin pour pérenniser son pouvoir en enchaînant des actes révoltants : l'adoption irrégulière de la révision de la Constitution permettant de lever l'interdiction de briguer un troisième mandat présidentiel, cela exceptionnellement pour Rhee en qualité de premier président de la République de Corée, l'exécution de Jo Bong-am, le chef d'un parti d'opposition condamné à mort, ainsi que la suppression du journal Kyunghyang jugé proche de l'opposition. L'élection présidentielle du 15 mars 1960 a été tellement entachée de fraudes que le jour du vote, une manifestation de dénonciation a eu lieu dans la ville portuaire de Masan, dans le sud-est de la péninsule. La police l’a réprimée en tirant sur les étudiants et les citoyens.

Le 11 avril, un cadavre atrocement défiguré est remonté à la surface de la mer qui borde Masan. Il s'agissait de Kim Ju-yul, l'élève du Lycée professionnel Masan, frappé à mort par une grenade lacrymogène qui s’est enfoncée dans son œil gauche, et porté disparu lors de la manifestation du 15 mars. Cette découverte macabre a fait exploser la colère de toute la population. Un grand nombre d'étudiants a organisé des manifestations. Ceux de l'Université Korea ont lancé un mouvement protestataire après avoir prononcé un manifeste appelant à la mobilisation générale, qui disait « Levons ensemble les torches pour obtenir une vraie démocratie », en demandant de punir les responsables de cet acte ignoble.