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1er anniversaire du sommet de Hanoï : le dialogue Pyongyang-Washington toujours bloqué

Gros plan sur l'actualité2020-02-29

ⓒYONHAP News

La Corée du Nord et les Etats-Unis ont organisé leur premier sommet historique à Singapour, en juin 2018. Et l’optimisme semblait régner sur leur second sommet, tenu à Hanoï, en février l’an dernier. Or, celui-ci s’est soldé par un échec cuisant. Kim Jong-un et Donald Trump se sont brusquement quittés sans se dire au revoir. Mais pour certains experts, un tel « No Deal » était prévisible, car les deux parties affichaient des positions diamétralement opposées. Washington voulait un traitement du dossier nucléaire en bloc, dit « Big Deal », alors que Pyongyang souhaitait une levée préalable des sanctions internationales à son égard. Et les réunions de travail ou de haut niveau avant cette rencontre n’avait débouché sur aucun rapprochement. L’échec de Hanoi démontre bien les limites de la méthode dite « top down », à savoir celle consistant à ce que le haut impose ses décisions au bas.


Depuis, la tension est remontée d’un cran. Le régime communiste a fixé un ultimatum à la fin de l’année dernière afin que les Etats-Unis changent d’attitude dans les négociations sur le nucléaire. Aucune tentative de dialogue n’a porté ses fruits. Certes, une belle surprise a été créée par une rencontre trilatérale improvisée, en juin dernier, à Panmunjom, sur la frontière intercoréenne, entre Moon Jae-in, Kim Jong-un et Donald Trump. Mais elle n’a pas eu de suites significatives. Depuis, la Corée du Nord a entrepris quelques provocations, telles que le tir de missiles de courte portée. Quant au locataire de la Maison blanche, il a, semble-t-il, été trop occupé par le procès visant à le destituer ainsi qu’aux préparatifs pour sa réélection. Et c’est dans ce contexte que Pyongyang a cherché à écarter Séoul dans ses négociations avec Washington.


En 2020, la situation s’est encore compliquée davantage avec l’épidémie du nouveau coronavirus. Toutefois, certains optimistes misent sur un revirement de situation au second semestre. Une fois la crise sanitaire terminée, une ambiance de détente pourrait s’installer à l’occasion des Jeux olympiques d’été à Tokyo et grâce aux propositions faites par Séoul concernant différents projets de coopération intercoréennes, tels que les voyages individuels de sud-Coréens au nord du 38e parallèle. Le Nord ne s’y est pas formellement opposé. Et elle tâche de ne pas franchir la ligne rouge fixée par les Etats-Unis, à savoir le lancement de missiles intercontinentaux, qui, de leur côté, n’ont pas entièrement fermé la porte du dialogue. Tout devrait se préciser davantage une fois l’élection présidentielle terminée, en novembre prochain.

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