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En Corée du Nord, le 8e Congrès du Parti des travailleurs s’est clôturé mardi après huit jours de travaux. Ce rassemblement était censé définir les grandes lignes politiques du pays et recomposer la direction de la formation unique. Ainsi, il laisse paraître la reconfiguration de l’échiquier du pouvoir.

Cette année, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a été élevé au rang de secrétaire général du Parti des travailleurs. Ainsi, il s’est enfin couronné de ce titre jusqu’alors « précieusement gardé pour plus tard », ce qui lui permettra de renforcer encore davantage son pouvoir. Par ailleurs, son bras droit Jo Yong-won a intégré le Comité permanent du Bureau politique du parti. Et il semble s’imposer comme le numéro trois, étant donné qu’il a été appelé en deuxième juste après le président du présidium de l’Assemblée populaire suprême, Choe Ryong-hae. Par contre, la sœur cadette du leader suprême, Kim Yo-jong, a été rétrogradée au statut de vice-directrice du Comité central, et non plus première-vice-directrice, et son nom a été retiré de la liste des membres suppléants du Politbureau. Toutefois, il est encore trop tôt pour dire si son influence est véritablement affaiblie.

Sur le plan diplomatique, Kim Jong-un a mis en avant des relations « sous conditions ». Face aux Etats-Unis, il s’est dit prêt à « répondre à la force par la force, et à la bonne volonté par la bonne volonté », autrement dit à appliquer le principe d’« un prêté pour un rendu ». Quant aux relations intercoréennes, il a fait savoir que tout dépendrait du Sud. Selon lui, « on est toujours récompensé pour ses efforts et ce que l’on a payé ». Toutefois, Kim III n’a rien proposé de concret.

Par ailleurs, le jeune leader a affirmé que son pays devrait renforcer encore sa force de dissuasion nucléaire et se doter de la plus grande capacité militaire. A cette occasion, le régime a officialisé le développement d’un sous-marin nucléaire et d’armes hypersoniques. Dans la foulée, il s’est engagé à perfectionner et sophistiquer davantage ses capacités balistiques. Il s’agit notamment d’augmenter le taux de réussite au tir de missiles sur les cibles situées à une portée de 15 000 km, de fabriquer des ogives nucléaires de grande dimension ainsi que de réduire la taille et le poids des armes nucléaires. Cependant, tout cela consiste à réaffirmer des objectifs peu réalisables à court terme, selon des experts.

Sur le plan économique, le fils de Kim Jong-il a reconnu avoir échoué à atteindre les objectifs dans presque tous les domaines, ressortant pour l’occasion le vieux slogan « se rétablir par ses propres moyens ». Il s’est contenté d’appeler la nation à « s’unir corps et âme » et le parti à « chérir le peuple comme le ciel », ce sans proposer de nouveautés importantes. Le Congrès du Parti des travailleurs ne pouvait que se contenter d’apaiser le peuple, faute de résultat à mettre en avant suite à la rupture du dialogue Pyongyang-Washington et à la prolongation de la crise économique.