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Pyongyang pourrait reconsidérer son moratoire sur les essais nucléaires et d’ICBM

Gros plan sur l'actualité2022-01-22

ⓒYONHAP News

La Corée du Nord a laissé entendre qu’elle pourrait lever son moratoire, déclaré en 2018, concernant les essais nucléaires et les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). C’est ce qu’a rapporté jeudi son agence de presse officielle (KCNA).


Selon la KCNA, une telle possibilité a été évoquée lors d’une réunion du Bureau politique du comité central du Parti des travailleurs, ce en présence du dirigeant suprême Kim Jong-un. En avril 2018, au moment du rapprochement avec les Etats-Unis, Pyongyang avait déclaré qu’il détruirait ses sites d’essais nucléaires, et arrêterait d’effectuer ses tests de développement de la bombe atomique et de celui des ICBM. D’après l’organe de presse d’Etat, le régime avait pris une telle initiative pour restaurer la confiance, et malgré cela, Washington ne cessait d’intensifier ses politiques hostiles et menaces militaires à son égard frôlant ainsi le seuil de tolérance nord-coréen. Sans oublier de fustiger une vingtaine de sanctions américaines. Ainsi, le Bureau politique a ordonné de passer à une action réelle permettant de consolider les forces physiques afin de défendre la souveraineté et les intérêts nationaux.


Pour rappel, la Corée du Nord a annoncé avoir procédé avec succès à deux tests de missile hypersonique dès le début de cette année. Les Etats-Unis ont aussitôt condamné ces tirs successifs. Et le pays communiste y a riposté avec la menace de revenir sur son moratoire.


Ainsi, la péninsule coréenne risque de retrouver une épée de Damoclès au-dessus d’elle, comme fin 2017. A l’époque, elle a connu l’escalade des tensions suite à l’essai nucléaire et au test balistique menés par Pyongyang respectivement en septembre et novembre 2017, au point de faire craindre le pire. Un grand tournant a eu lieu suite à la décision de la Corée du Nord de participer aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang, organisés en février 2018 au sud du 38e parallèle. Le dialogue a été repris avec le régime de Kim Jong-un pour déboucher sur trois sommets intercoréens et deux entre Pyongyang et Washington. Mais il reste interrompu depuis l’échec de la seconde rencontre nord-coréano-américaine à Hanoï en février 2019.


Selon certains observateurs, le régime de Kim Jong-un ne devrait pas passer immédiatement à l’acte. Il tenterait de faire d’une pierre deux coups avec une telle annonce de son Politbureau. Il chercherait, d’une part, à détourner l’attention vers l’extérieur de son peuple et renforcer l’unité nationale alors que le pays traverse une rude épreuve liée à la crise du COVID-19 et aux grandes difficultés économiques. D’autre part, le royaume ermite tâcherait de mettre en garde Washington qui semble donner sa priorité à d’autres dossiers. Toutefois, il est difficile d’écarter l’éventuelle provocation nucléaire ou celle d’ICBM que Pyongyang pourrait relancer, dans le but de faire d’une pierre deux coups : perfectionner sa force armée et occuper une position avantageuse dans les négociations avec le pays de l’Oncle Sam.

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