Des discussions sont en cours sur la possibilité de remplacer à terme l’armistice en vigueur entre le deux Corées depuis 1953 par un accord de paix. Cette nouvelle a été annoncée d'abord par Donald Trump. Lors de son entretien au sommet avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe le 17 avril, le président américain a fait savoir que le Sud et le Nord étaient en train de discuter des moyens pour mettre officiellement fin à la guerre de Corée, et ajouté qu'il soutenait cet effort.

A Séoul, le conseiller présidentiel à la sécurité nationale Chung Eui-yong a tenu des propos dans le même sens le 18 avril. Il a indiqué que l'instauration d'un régime de paix dans la péninsule avait en effet fait l'objet de récentes discussions entre lui et son homologue américain John Bolton.

La question de l’instauration d'un régime de paix permanent est évoquée depuis plus de 20 ans. Dans les années 1990, lors de la première crise nucléaire nord-coréenne, Pyongyang a proposé la suppression de l'armistice, la signature d'un accord de paix avec les Etats-Unis et le retrait des troupes américaines avant de mettre en place un régime de paix dans la péninsule coréenne. Cette proposition a été officiellement abordée pour la première fois lors des six rounds de pourparlers à quatre entre les deux Corées, les Etats-Unis et la Chine, qui ont eu lieu entre 1997 et 1999. Pourtant, ces échanges n'ont pas porté leurs fruits en raison des revendications difficilement acceptables de la part de Pyongyang, telles que le retrait des GI’s de la péninsule et la conclusion d'un accord de paix entre Washington et Pyongyang excluant Séoul.

Les discussions ont été relancées en septembre 2005 suite au dialogue à six sur le nucléaire nord-coréen. La déclaration adoptée à l'issue de ce dialogue indiquait que les pays concernés organiseraient un forum séparé pour tenir des négociations sur l'instauration d'un régime de paix permanent dans la péninsule. Ainsi, une voie a été ouverte pour mener des consultations multilatérales sur la paix parallèlement au processus de dénucléarisation.

En 2007, à l'occasion du sommet intercoréen, Séoul et Pyongyang ont convenu de se mobiliser pour que les chefs de trois ou quatre pays concernés se réunissent et déclarent la fin de la guerre. Toutefois, cet accord n'a débouché sur aucun résultat tangible.

Une des stratégies prônées par le chef de l’Etat sud-coréen sur les affaires de la péninsule coréenne consiste à « s'assurer de la durabilité par voie d'institutionnalisation ». Dans cet esprit, Moon Jae-in s'est engagé à établir un système de paix solide par la signature d'un accord de paix. Les experts estiment que la déclaration de la fin de la guerre et l'instauration d'un régime de paix seraient inéluctables pour résoudre la question nucléaire nord-coréenne. Même si un armistice a été signé en 1953, les deux Corées restent techniquement en guerre. En échange de la dénucléarisation, Pyongyang réclame la garantie de la sécurité de son régime, ce qui nécessiterait l'établissement d'un régime de paix permanent.