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Quelques associations d’entreprises sud-coréennes ont lancé ensemble un « mouvement pour aider les habitants nord-coréens ». C’est ce qu’a annoncé mercredi le Comité pour la promotion de la coopération économique intercoréenne. A cette fin solidaire, celui-ci prévoit d’utiliser ses propres fonds et d’organiser une collecte d’argent. En parallèle, le ministère sud-coréen de la Réunification envisage de puiser dans le Fond pour la coopération intercoréenne 10 milliards de wons, soit 7,38 millions d’euros, pour épauler une vingtaine d’associations civiques qui préparent des projets humanitaires au profit des classes vulnérables nord-coréennes. Une fois la concertation interministérielle terminée, il devrait faire voter son plan au sein de son comité de concertation sur les projets de coopération et d’échanges Nord-Sud.

Néanmoins, le soutien financier du gouvernement aux ONG ne se fera que si elles ont rempli certaines conditions requises comme la signature d’un accord avec les autorités nord-coréennes, l’élaboration d’un projet concret d’approvisionnement et d’acheminement des produits à fournir et l’assurance d’une transparence de la distribution. Or, il ne sera pas facile de remplir ces conditions d’éligibilité, étant donné que le royaume ermite s’est montré réticent à ce genre d’initiative humanitaire. Son dirigeant suprême a déjà refusé les aides humanitaires proposées par des organisations internationales et le gouvernement de Séoul, lorsque son pays a été frappé par les inondations l’an dernier. En plus, Kim Jong-un a enfoncé le clou en refusant l’aide extérieure devant le Congrès du Parti des travailleurs en début d’année.

Malgré cela, la Corée du Nord se trouve toujours en grande difficulté à cause de la crise du COVID-19 et des dégâts provoqués par les inondations de l’été dernier au point que son numéro un a dû le reconnaitre en public. Par ailleurs, elle risque de subir une forte sécheresse suite à la canicule de juillet et des pluies diluviennes attendues en août. Le pays communiste redoute aussi une grave pénurie alimentaire. Il risque de lui manquer 860 000 tonnes de céréales entre novembre 2020 et octobre 2021, selon un rapport publié le 30 juillet dernier par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial de l’Onu (PAM).

Même s’il n’est pas certain de réaliser immédiatement de nouveaux projets d’aide humanitaire, Séoul préfère anticiper le jour où Pyongyang acceptera son offre. Reste à savoir si ce mouvement pourra contribuer à réchauffer les relations bilatérales, alors que les deux Corées viennent de rétablir leurs lignes de communication en début de semaine dernière.