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Pyongyang enchaîne les tirs de missiles

Gros plan sur l'actualité2019-08-03

ⓒYONHAP News

La Corée du Nord a effectué, hier matin à 2h59 et 3h23, les tirs de deux nouveaux projectiles. Selon l’état-major interarmées sud-coréen (JCS), ils ont été lancés depuis Yonghung, une ville située dans l’est du pays. Les engins auraient parcouru plus de 220 km à une altitude de 25 km et une vitesse maximale de Mach 6,9, avant de s’abîmer dans la mer de l’Est. Ils disposent des caractéristiques similaires à ceux lancés il y a trois jours. Alors que le JCS avait qualifié ces derniers de « nouveau type de missile balistique de courte portée », il n’a pas apporté de précisions sur les nouveaux tirs.


C’est en effet le troisième lancement auquel Pyongyang a procédé au cours des huit derniers jours. Les deux missiles balistiques de courte portée tirés le 25 juillet sont tombés dans les eaux internationales après avoir volé sur 600 km à une altitude de 50 km. Six jours plus tard, le royaume ermite a de nouveau tiré deux projectiles qui sont montés à une hauteur de 30 km et ont parcouru 250 km. Alors que les autorités militaires sud-coréennes ont estimé qu’il s’agissait de missiles balistiques, le régime nord-coréen a affirmé avoir testé un nouveau type de lance-roquettes de grand calibre. Les 4 et 9 mai, il avait tiré respectivement deux missiles, probablement des « KN-23 », la version nord-coréenne du projectile balistique russe Iskander, difficile à intercepter en raison de son parcours de vol complexe.


Quel message Pyongyang veut-il envoyer à travers ces lancements ? Il a opté pour cette démarche militaire après que l’échéance de la relance des réunions de travail avec Washington a été dépassée. Leur date butoir avait été fixée lors de la rencontre de leurs dirigeants à Panmunjom le 30 juin dernier. Les tirs de mai dernier, quant à eux, sont intervenus lorsque le dialogue entre les deux pays se trouvait dans l’impasse, pour donner lieu plus tard au rassemblement surprise de Kim Jong-un et de Donald Trump à la frontière des deux Corées.


En ce qui concerne les récents tirs, l'agence de presse nord-coréenne KCNA a relaté qu’ils avaient pour but de démontrer la force de sa nouvelle arme tactique guidée. Et d’ajouter qu’il s’agissait également d’un avertissement à la Corée du Sud qui poursuit ces exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis et qui a acquis des armes offensives de pointe. Le régime de Kim Jong-un aurait montré du doigt Séoul au lieu de Washington afin d’éviter une rupture du dialogue avec celui-ci et de se voir imposer des sanctions supplémentaires.


Au vu de ces derniers développements, Pyongyang semble rejeter tout dialogue pour se livrer à des provocations. Il a récemment refusé 50 000 tonnes de riz de Séoul, et Ri Yong-ho, son ministre des Affaires étrangères, a annoncé qu’il n’assisterait pas à la conférence ministérielle du Forum régional de l’Asean (FRA). Une stratégie typique du pays communiste à l’approche de négociations.


L’administration Trump, de son côté, tente toujours de renouer le dialogue en se refusant à qualifier les tirs de missiles nord-coréens de menaces. Quant au Conseil de sécurité des Nations unies, il a abordé cette question jeudi dernier dans une discussion à huis clos, mais n’est pas allé plus loin que la publication d’une résolution de trois pays, à savoir le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Le communiqué appelle à des mesures effectives du pays communiste pour sa dénucléarisation, à la relance des négociations nord-coréano-américaines et au respect des sanctions imposées à Pyongyang. Washington n’y a pas participé et n’a annoncé aucune position en la matière.


Le bras de fer s’annonce plus serré entre les deux pays à l’approche de leurs pourparlers. Dans ce contexte, le régime de Kim Jong-un pourrait procéder à de nouveaux tirs de missiles en vue de d’étendre sa marge de négociation.

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