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Le projet ferroviaire intercoréen, enjeu de l’allégement des sanctions contre Pyongyang

Gros plan sur l'actualité2018-11-23

ⓒYONHAP News

Le Conseil de sécurité des Nations unies serait prêt à accorder prochainement une dérogation à ses sanctions infligées contre Pyongyang, et ce pour débloquer la mise en œuvre du projet ferroviaire intercoréen. Avec cette exemption, les deux Corées pourront aussitôt lancer leur enquête conjointe sur le terrain dans le cadre des préparatifs nécessaires pour reconnecter les lignes ferroviaires entre le Nord et le Sud. A l’issue du premier sommet entre Moon Jae-in et Kim Jong-un le 27 avril dernier à Panmunjom, elles étaient convenues de reconnecter les routes et les chemins de fer transfrontaliers situés sur les côtes est et ouest de la péninsule. Ainsi, elles ont tâché d’appliquer cet engagement. Or, elles ne pouvaient pas mener l’enquête conjointe en question sur le territoire nord-coréen. Parce que le Commandement de l’Onu en Corée (UNC) n’a pas approuvé en août dernier l’accès à la DMZ, la zone démilitarisée sur la frontière intercoréenne. L’UNC est de facto dominé par les Etats-Unis. Et Washington voulait temporiser l’amélioration des relations intercoréennes. Par ailleurs, dans la coopération ferroviaire, il fallait acheminer certains produits tels que le pétrole vers la Corée du Nord. Or, cet approvisionnement risquait de violer les sanctions onusiennes. Par conséquent, les préparatifs étaient en cours uniquement du côté du Sud.


Lors du dernier sommet intercoréen du 19 septembre à Pyongyang, les deux Corées ont concrétisé davantage leur projet de coopération. Elles se sont mises d’accord pour organiser dans le courant de cette année la cérémonie de lancement des travaux visant à relier les routes et les chemins de fer transfrontaliers en question. A cet effet, Séoul et Pyongyang ont tenu une réunion de haut niveau le 15 octobre dernier. Ils s’y sont engagés à débuter l’examen commun fin octobre pour la ligne Gyeongui, sur la côte ouest, et début novembre pour la section orientale. Mais tout a été reporté faute de régler la question des sanctions onusiennes. L’enquête sur le terrain pourra enfin débuter dès que les deux Corées obtiendront le consentement à la fois de l’ONU et de l’UNC.


Dans les faits, la ligne ferroviaire Gyeongui, qui relie Séoul à Sinuiju, est déjà connectée depuis 2004. Elle a été desservie entre 2007 et 2008 par des trains de marchandises de Munsan, au Sud, à Gaesong, au Nord, avant que la tension monte de nouveau dans la péninsule. Cependant, il convient de moderniser les tronçons nord-coréens. Quant à la ligne routière Gyeongui, il est impératif de relier la voie de Munsan à celle de Gaesong, sur un tronçon de 11,8 km. En ce qui concerne la ligne ferroviaire Donghae longeant la mer de l’Est, il est plus problématique d’assurer la connexion de la section entière au Sud. En effet, il faudra relier Gangneung à Jaejin, à savoir un tronçon de 104,6 km. Et, là aussi, il sera nécessaire de restaurer les tronçons au nord du 38e parallèle.

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