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La menace nucléaire nord-coréenne remonte la tension d’un cran dans la péninsule

Gros plan sur l'actualité2020-01-04

ⓒKBS News

La Corée du Nord avait lancé, début décembre, un ultimatum aux Etats-Unis, les appelant à trouver une nouvelle méthodologie quant aux négociations sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, d’ici la fin d’année 2019. L’échéance étant désormais passée, Pyongyang et Washington sont dos à dos et voient leurs relations empirer, au point de revenir à la case départ, comme avant leur premier sommet historique, tenu à Singapour en juin 2018.


Dans ce contexte, les faucons au cœur du pouvoir américain n’ont pas hésité à brandir la menace d’une option militaire, en ce début d’année 2020. Le secrétaire d’État américain à la Défense, Mark Esper, a, par exemple, déclaré jeudi que les Etats-Unis étaient prêts à engager, si nécessaire, une bataille militaire dès aujourd’hui et à infliger une frappe redoutable contre celui qui oserait les défier. S’il a, en fait, tenu ces propos à l’égard de l’Iran, ils semblaient indirectement adressés à la Corée du Nord. De son côté, le président Donald Trump s’est vanté, début décembre, de la capacité militaire de son pays, plus forte depuis son investiture. Il n’a d’ailleurs pas écarté la possibilité d’utiliser son armée, le cas échéant, tout en précisant qu’il ne souhaitait pas en arriver là.


Le régime de Kim Jong-un n’a pas tardé à réagir. Selon lui, dans le cas d’une intervention des forces armées américaines, il prendrait immédiatement une action militaire équivalente. Cette joute oratoire a eu lieu peu après que le leader nord-coréen ait évoqué « un cadeau de Noël », faisant allusion à une nouvelle provocation. La fin d’année passée, la tension entre les deux pays reste toujours aussi palpable.


Le royaume ermite a organisé une assemblée plénière exceptionnelle du Comité central du Parti des travailleurs. Celle-ci a en effet duré quatre jours, du 28 au 31 décembre 2019. A cette occasion, Kim III a déclaré deux principes : d’une part, le pays s’en sortira par ses propres moyens, et d’autre part, il percera la crise actuelle par un affrontement frontal. Dans la foulée, il a promis de faire découvrir de « nouvelles armes stratégiques » au monde entier, tout en accélérant son développement économique. Ainsi, Pyongyang revient à sa précédente politique. Si en avril 2018, le pays communiste avait déclaré l’arrêt des essais nucléaires et des tests de tirs de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), il mise désormais de nouveau sur le développement économique et les armes nucléaires.


Cette situation risque de s’installer dans le temps. En effet, si les Etats-Unis tiennent toujours au traitement en bloc du dossier nucléaire, également appelé « Big Deal », la Corée du Nord réclame la levée préalable des sanctions à son égard. Du côté de Washington, Trump craint que cette situation ait des retombées négatives sur sa réélection, d’autant plus qu’il s’est vanté du dialogue avec Pyongyang comme un de ses plus grands exploits. Quant au régime communiste, il lui sera impossible de s’en sortir par ses propres moyens dans l’état actuel des choses. C’est aussi la raison pour laquelle les deux parties ne ferment pas totalement la porte du dialogue.

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