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Les deux Corées ont entamé une étude conjointe sur l’estuaire du fleuve Han

Gros plan sur l'actualité2018-11-11

ⓒKBS News

Les deux Corées ont entamé le 5 novembre une étude conjointe sur les voies navigables dans l'estuaire du fleuve Han en vue d'une utilisation commune. Cette zone, située sur la côte occidentale de la péninsule, est traversée par la ligne de démarcation militaire. Le fleuve Imjin, qui longe la frontière, y rejoint le fleuve Han avant de se jeter dans la baie de Ganghwa. C'est la première fois depuis la conclusion de l'armistice en 1953 qu'une telle étude est menée par les deux pays.


L'équipe chargée de l'étude est composée de dix responsables militaires et experts des voies navigables de part et d’autre du 38e parallèle. Ils se sont retrouvés lundi après-midi à l'estuaire du fleuve Han, où ils sont montés à bord de quatre navires de recherche mis à disposition par Séoul pour discuter de leur plan d’étude avant d'entamer les travaux. L'équipe livrera ses conclusions d'ici la fin de l'année et établira une carte maritime de la zone pour la soumettre au ministère de la Défense en janvier prochain.


L'étude a pour but de mesurer la profondeur de l'eau à l’aide de sondes acoustiques et d’identifier les voies permettant aux bateaux de naviguer en toute sécurité. Dans le cadre de l'accord militaire signé le 19 septembre à l'occasion du troisième sommet entre Moon Jae-in et Kim Jong-un, les deux Corées ont convenu de mener cette étude conjointe avant la fin de l'année. Puis, lors de leurs pourparlers militaires entre généraux tenus fin octobre, elles ont décidé de lancer les travaux début novembre.


L'estuaire s'étend sur environ 280 km2. L'armistice qui a mis fin à la guerre de Corée en 1953 stipule que les embarcations civiles du Sud et du Nord peuvent naviguer librement dans cette zone. Or, en réalité, elle est considérée comme sensible et fait l'objet d'un contrôle sévère des autorités des deux pays, étant donné les risques de conflits accidentels, accentués par l'absence de délimitation physique des frontières en mer. Actuellement, les navires civils sont autorisés à transiter par cette zone de 7h à 19h pour la période d'avril à septembre, et de 8h à 18h d'octobre à mars. Séoul et Pyongyang sont tenus de s'informer réciproquement du nombre de personnes et de navires qui vont la traverser. Ils avaient déjà convenu d'utiliser conjointement cet estuaire pour l'extraction d'agrégats lors du sommet intercoréen entre Roh Moo-hyun et Kim Jong-il en 2007. Mais l'accord n'a pas pu être mis en œuvre en raison de la détérioration de leurs relations.


Cette étude conjointe revêt une importance profonde, essentiellement pour deux raisons. D'une part, elle permettra à cette zone de retrouver l'esprit de l'armistice et contribuera à l'apaisement des tensions militaires dans la péninsule. D'autre part, les deux Corées pourront tirer des bénéfices économiques à travers notamment l'extraction des agrégats et la prévention des inondations.


Les agrégats extraits dans cet estuaire permettront de résoudre la pénurie chronique dont souffre la région métropolitaine de Séoul. L’opération accroîtra également la profondeur de l’eau, ce qui facilitera la navigation des bateaux dans la zone et contribuera à la prévention des inondations. En effet, jusqu'à ce jour, de nombreuses inondations se sont produites près de la région frontalière suite à la montée de la crue du fleuve Imjin. Enfin, l’utilisation commune de cette aire maritime aura également des retombées positives sur le tourisme et sur la préservation de l’environnement naturel.

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