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Cinéma & dramas

Cho Jae-hyun, acteur borderline

2016-01-20

Séoul au jour le jour

L'acteur Cho Jae-hyun sera à nouveau à l'affiche de « A Korean In Paris », le dernier film de Jeon Soo-il qui doit sortir, jeudi prochain, dans les salles sud-coréennes. Cho a souvent été de toutes les productions audacieuses dans le cinéma du pays du Matin clair. Aujourd'hui star adulé du théâtre, de la télévision et du cinéma, il est aussi réalisateur et professeur, mais ceci arrive après un long parcours semé d’embûches.

*Le théâtre salvateur
Cho Jae-hyun est né en 1965 à Séoul. Forte tête peu tourné vers les études, et attiré par la vie interlope, il décide d’étudier le théâtre et le cinéma à l'université Kyungsung de Busan, celle où il est actuellement professeur. Après son diplôme, il rejoint Séoul où il se lance à fond dans les petits théâtres qui pullulent dans le quartier de Daehak-ro. Il n'en sortira jamais vraiment. Il est d'ailleurs considéré comme celui qui a revitalisé le théâtre populaire à Séoul.

*Débuts à la télévision et au cinéma
A la différence d’aujourd’hui, époque où les « idols » des médias sont de plus en plus jeunes, au début des années 1990, un acteur de 25 ans comme Cho est encore considéré comme un jeune acteur. Alors qu'il joue dans « Equus » la célèbre pièce dans laquelle une femme a une attirance pathologique pour les chevaux, il débute dans les séries de KBS2 et de MBC. Stakhanoviste, il enchaînera les séries sans trêve.

Mais c'est au cinéma qu'il se fait remarquer avec le film « Sorrow Like a Withdrawn Dagger » du réalisateur engagé Hong Ki-seon. Cho est phénoménal en étudiant-ouvrier prisonnier des navires de pêche de la flotte marchande sud-coréenne. Cette première période fait du jeune acteur l'égérie du cinéma post-moderne et indépendant du pays avec ses deux cinéastes phares : Kim Ki-duk et Jeon Soo-il. Avec Kim il tourne « Crocodile », l'histoire d'un homme fou furieux qui bat sa femme sur les abords misérables du fleuve Han.

* Egérie du cinéma post-moderne
Dans les années 1990, Cho se lit avec les cinéastes post-modernes sud-coréens et enchaîne les films marquants : « Wind echoing in My Being » de Jeon Soo-il, « Wild animals » de Kim Ki-duk où il côtoie les acteurs français Richard Borhinger et Denis Lavant. Il est aussi dans « Girls Night Out » le premier film de Im Sang-soo, celui qui deviendra plus tard le Pasolini sud-coréen. Au début des années 2000, il suit l'ascension de Kim Ki-duk au niveau international avec « The Isle » puis « Address Unknown » et « Bad Guy ». Ce dernier film marque un point d'arrêt : son personnage de mauvais garçon dérange dans un cinéma où les héros sont plutôt aseptisés.

* Un pied dans le mainstream
A partir de 2003, les attaques contre Kim Ki-duk se multipliant, tout comme les appels pour des collaborations dans le cinéma de l’industrie, Cho se retrouve dans des blockbusters comme « Sword in the Moon » ou « Hanbando », des films vite oubliés. Sa carrière se ralentit aussi à la télévision où il joue encore dans des séries comme « New Heart » et « Hong Kong Express ». La nouvelle génération de jeunes acteurs issus de la K-pop et les difficultés de production des auteurs sud-coréens expliquent en partie se recul. Les activités de producteur de théâtre de Cho également.

* Le retour à l'écran
A partir de 2011, Cho revient en force : il prend bizarrement des responsabilités comme dans le moribond Festival DMZ, censé se spécialiser dans le documentaire. Il reprend le tournage infernal des séries ou des « reality shows » pour presque toutes les chaînes. Citons le succès de « Take Care on Dad » en 2015. Il retourne au théâtre avec « Equus » et sa femme cheval encore.

Au cinéma, il retrouve les indépendants comme Kim Ki-duk pour « Moebius » une histoire sanglante de castration à huis-clos. Cho seul (avec peut-être Choi Min-sik) pouvaient tenir ce rôle sanglant et éprouvant. Il retrouve aussi Jeon Soo-il pour « El Condor Pasa », une tragédie dans les Andes, inabouties, mais de toutes façons passée inaperçue ; et enfin « A Korean in Paris ».

Dans le mainstream, il joue un roi dans le carton de box office « The Fatal Encounter ». Pour clore, provisoirement, ce retour en force, Cho devient alors professeur de film et de théâtre dans son université d'origine à Busan. Et il se lance dans la réalisation de « Break Alone » son premier film sur une histoire d'amour triangulaire et passionnée.

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