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Samsung : les héritiers vont payer 9 milliards d’euros pour régler la succession

2021-05-01

Journal

ⓒYONHAP News

Une addition fiscale très salée à la hauteur du patrimoine hérité. Six mois après la mort du patriarche de l’empire Samsung, Lee Kun-hee, sa famille a dévoilé, mercredi, le montant des droits de succession et les projets à mener dans le cadre de la responsabilité sociale.


Selon un communiqué publié par Samsung Electronics, la famille du défunt  prévoit de payer des droits de succession de 12 000 milliards de wons, l’équivalent de 8,9 milliards d’euros, représentant plus de la moitié du montant de la fortune laissée en héritage (quelque 20 000 milliards de wons, soit 15 milliards d’euros). D’après le géant de l’électronique, ces droits de succession sont « parmi les plus élevés jamais demandés en Corée du Sud et dans le monde » et l’équivalent de trois ou quatre fois les recettes de l’Etat engrangées pour cet impôt l’an dernier. La grande partie est liée aux actions des filiales du conglomérat. « Chairman Lee » en possédait pour 18 963 milliards de wons, soit 1,4 milliard d’euros. Ses héritiers devront payer des droits de succession à hauteur de 11 040 milliards de wons, soit 8,2 milliards d’euros. Dans le calcul de ce montant, trois critères entrent en jeu : la majoration de 20 % applicable au plus grand actionnaire, le taux le plus élevé sur le barème d’imposition, à savoir 50 %, ainsi que la déduction de 3 % accordée en cas de dépôt spontané de la déclaration. Le reste de la facture est lié aux biens immobiliers et aux œuvres d’art.


Dans la foulée, la famille des héritiers de Samsung a présenté son plan pour rendre à la société ce que celle-ci lui a apporté. Elle a décidé d’apporter 1 000 milliards de wons, soit 740 millions d’euros, à la création du premier hôpital du pays spécialisé dans la lutte contre les maladies contagieuses, au soutien financier de l’Institut national de recherche en infectiologie, ainsi qu’au profit des enfants atteints de cancers et de maladies rares. Ce fonds sera confié au Centre médical national (NMC) et à l’Hôpital pour enfants de l’université nationale de Séoul. En même temps, les héritiers feront une donation de plus de 20 000 œuvres d’art de la collection personnelle de l’ex-homme le plus riche de Corée du Sud, ce notamment au bénéfice du Musée national de Corée et du Musée national d’art contemporain (MMCA). En font partie 14 pièces classées sur la liste des Trésors nationaux, telles que « Inwangjesaekdo » ou « L’éclaircie au mont Inwang après la pluie » (1751), l’une des plus célèbres œuvres de Jeong Seon, connu sous son nom de plume Gyeomjae, et 46 pièces sur la liste des Trésors, comme « Chuseongbudo » ou « Bruits dans la nuit d’automne » (1805) de Kim Hong-do, appelé aussi Danwon. S’y ajoutent des œuvres d’artistes majeurs comme Monet, Miro, Dali, Chagall et Picasso.


Les Lee ont présenté ces projets dans le contexte où le milieu patronal a commencé à demander la grâce présidentielle de Lee Jae-yong, le fils aîné de Lee Kun-hee et patron de facto du groupe, qui purge sa peine de prison dans le cadre du scandale de corruption qui a causé la destitution de l’ancienne présidente Park Geun-hye. Certains y voient donc une arrière-pensée. Cependant, Samsung n’a tenu aucun propos suspect. La famille des héritiers a tenu à affirmer l’intention d’assurer la responsabilité sociale du groupe et de poursuivre les efforts pour la vie en symbiose selon la volonté de Chairman Lee. Par ailleurs, la Cheongwadae et le ministère de la Justice ont déclaré ne pas examiner la possibilité de gracier le dauphin de l’empire.

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