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Le gukak et le folklore

Si vous êtes intéressé par le folklore coréen autant que par le gukak, vous avez sans doute entendu parler du dokkaebi, une créature apparaissant dans de nombreux récits populaires. Mais qu’est-ce exactement qu’un dokkaebi ?


Quoique dans certaines traductions françaises, il soit désigné en termes de lutin ou de gobelin, ce n’est pas un esprit, mais une entité qui peut être observée visuellement. Et s’il n’apparaît que la nuit comme la créature du folklore français, il ne vient pas forcément tourmenter les vivants. Il est, certes, malicieux, mais sans être vraiment méchant. Selon un conte populaire qui souligne cet aspect espiègle, le dokkaebi a la mémoire courte. Ainsi, dit le récit, s’il s’endette auprès d’un individu, il le rembourse mille fois, ayant oublié, à chaque fois, son acquittement précédent.


Les contes fantastiques avec comme personnage le dokkaebi sont pour la plupart drôles. Les enfants s’amuseraient bien à lire par exemple l’histoire d’un homme qui a dû accepter la proposition de cette créature légendaire brusquement apparue devant lui sur le chemin plongé dans le noir. « Hé, une partie de ssireum avec moi, ça vous dit ? » En effet, le dokkaebi adore le ssireum, la lutte coréenne, pour montrer sa force prodigieuse. En matière de gukak, une sonate contemporaine représente un dokkaebi grand amateur de danse.


Voici cette fois un poème inspiré d’un spectacle de danse, une œuvre de Choi Chi-won, un intellectuel coréen du IXe siècle :


Tu as parcouru dix mille lieues en passant par le désert

Ta fourrure est délabrée et couverte de poussière

Remuant tête et queue, tu fascines les hommes

Quel talent ! Tu ne ressembles à aucun animal


De quel animal s’agit-il ? Eh bien, du lion, un animal qu’un Coréen n’aurait jamais vu avant l’ouverture du premier parc zoologique au début du XXe siècle. Il s’agissait pour la plupart d’une créature aussi imaginaire qu’un dokkaebi. Le spectacle inspirateur du poème est la fameuse danse du lion. Les danseurs revêtus d’un costume de ce fauve et imitant les mouvements de ce dernier pouvaient effectivement « fasciner » les Coréens contemporains de Choi Chi-won.


La danse du lion, exécutée le plus souvent lors de la fête de Seollal, le Nouvel An lunaire, est censée porter chance. Une autre pratique traditionnelle à l’ouverture d’une nouvelle année s’inscrit dans la même croyance. Il s’agit d’une sorte d’exorcisme pris en charge par un moine bouddhiste. En fait, quelle chance, si l’on peut passer une année tranquille sans avoir affaire à des démons qui sont supposés être partout ! La formule récitée et consistant à chasser les mauvais esprits a donné lieu à un chant de gukak : « Pagyeong », « soutra exorcisant » selon la traduction littérale.


Le texte a été modifié au gré de l’imagination du chanteur. En fait, celui-ci avait sans doute comme but essentiel d’amuser le public. Ainsi, faisant référence à une croyance populaire, à savoir qu’un fantôme est la plupart du temps une manifestation d’une personne décédée dans des circonstances injustes, il cherche à calmer leurs plaintes. Parmi ces morts qui se plaignent de leur sort, figurent notamment ceux qui ont fait leurs adieux à la vie sans jamais jouir du bonheur conjugal, des jeunes gens morts avant d’être mariés.


Le passage en question est révélateur de ce que les Coréens d’autrefois croyaient : mettre fin au célibat est un grand bonheur pour un individu. Mais les temps ont changé pour les jeunes sud-Coréens d’aujourd’hui.


Liste des mélodies de cette semaine

1. « La Danse du dokkaebi » joué par Murr.

2. « La Danse du lion » avec Dong Sun-bon au tungso.

3. « Pagyeong » chanté par Kim Yu-ri.

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