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Le gukak dans le métro

Sur les lignes du métro séoulien, le prochain arrêt est doublement annoncé, oralement et par écrit sur un petit écran installé dans chaque wagon. Quand il s’agit d’une station de correspondance, cette annonce est précédée d’une courte mélodie. Histoire d’attirer l’attention des voyageurs plus efficacement et aussi, depuis 2010, de promouvoir le gukak. En effet, depuis cette année-là, le métro de Séoul n’utilise plus pour ce signal sonore une mélodie de la musique classique occidentale, mais celle qui est composée à base de musique coréenne traditionnelle. Cela s’inscrit dans le cadre du projet « Gukak au quotidien » lancé la même année par l’Institut national de gukak.


Les usagers du métro ont cependant entendu la même mélodie depuis plus de dix ans. Et c’est seulement au début de 2023 qu’elle a été remplacée par une autre, une adaptation d’un chant folklorique « Année de prospérité », une œuvre signée Park Kyung-hun, pianiste et compositeur surnommé le Chopin du gukak. Voici à quoi elle ressemble...


Cette mélodie a été sélectionnée parmi les cinq présentées au concours, et ce suite à un vote sur Internet. « Elle est adaptée au goût moderne », affirme une jeune passagère. Quant à une autre, elle apprécie en particulier sa couleur gaie. Rappelons que l’ancienne mélodie n’était pas moins enjouée. Elle relevait cependant un peu trop ouvertement du genre gukak et pouvait ainsi paraître insolite pour les usagers d’un moyen de transport moderne.


Bien qu’il fasse partie du quotidien des urbains, le voyage en métro a quelque chose de fascinant. S’agissant en l’occurrence d’une ligne desservant Séoul et les agglomérations limitrophes, les voyageurs parcourent un espace souterrain de plusieurs kilomètres, parfois de dizaines de kilomètres pour revoir la lumière du jour sur un lieu souvent totalement différent de celui du départ. Ils peuvent ainsi avoir l’impression d’être transplantés à leur insu. Si c’est une personne fort imaginative, elle peut comparer ce long déplacement souterrain au voyage vers l’au-delà. Et si elle est aussi grande amatrice de légendes, un personnage mythique lui viendra à l’esprit : la princesse Bari, accompagnatrice des morts sur le chemin des enfers.


Arrivé à un carrefour dans le monde ténébreux, elle dit à certains d’entre eux : « Non, non, pour vous, ce n’est pas par-là, c’est par-ci. » Ces âmes, heureuses ou malheureuses selon leur destination, quittent alors leurs compagnons de voyage, un peu comme les passagers du métro qui changent de ligne à une station de correspondance. La légende dit que la princesse Bari est belle et a une voix enjouée comme la mélodie qu’on entend sur les lignes du métro séoulien.


Liste des mélodies de cette semaine

1. « Année de prospérité » interprété par l’orchestre de l’Institut national de gukak.

2. « Nouveau chant de séparation » chanté par ReMidas.

3. « Corridor » interprété par Misocompagny.

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