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A la loupe

Séoul sanctionne Google d’une amende salée pour sa pratique anti-concurrentielle

2021-09-18

Journal

ⓒYONHAP News

La KFTC, la Commission de la libre concurrence de Corée a sanctionné trois filiales de Google pour avoir abusé de leur position dominante sur le marché. Elle a infligé une amende de 207 milliards de wons, soit 150 millions d’euros, à Google LLC, Google Asia Pacific et Google Korea, sans oublier de leur ordonner de cesser toute pratique anti-concurrentielle.


Il aura fallu cinq ans pour boucler ce dossier. L’autorité sud-coréenne de la concurrence a annoncé, mardi, une telle décision alors qu’elle avait mené son enquête anti-trust sur le terrain chez Google Korea en juillet 2016. Sa patronne Joh Sung-wook a accusé le géant américain d’une pratique sans précédent qui entrave l’innovation. Selon elle, un abus traditionnel de position dominante consistait à bloquer l’achat de matières premières ou la chaîne de distribution contre les produits concurrents déjà développés, mais Google a empêché le développement même de produits concurrents.


Grâce à son système d’exploitation Android proposé en open source, Google est parvenu à occuper 72 % du marché en 2011. Dès lors, il a commencé à empêcher les fabricants d’appareils mobiles d’utiliser ou de concevoir des versions dérivées mises au point par d’autres développeurs à partir d’Android, appelées « forks » dans le jargon informatique. Fort de sa position dominante, le géant américain les a contraints à accepter un accord dit « anti-fragmentation » (AFA) à cette fin, lorsqu’il signait avec eux les contrats essentiels pour l’utilisation de l’application Play Store ou pour un accès préalable au code source d’une nouvelle version d’Android. Google les a même obligé à présenter les résultats du test de compatibilité avant le lancement de leurs appareils mobiles afin de vérifier la violation de l’AFA ou non. Ce n’est pas tout. Il a appliqué l’accord en question non seulement dans le domaine des smartphones, mais aussi dans les filières des montres intelligentes et des téléviseurs intelligents. Ce qui a entravé l’émergence d’autres systèmes innovants. Par exemple, Samsung Electronics a dû abandonner son propre OS embarqué sur sa smart watch Galaxy Gear 1 lancé en 2013.


La KFTC a ordonné à Google de ne plus imposer l’accord anti-fragmentation aux fabricants sud-coréens, que ce soit sur le marché domestique ou international, ainsi qu’aux fabricants étrangers pour leurs produits commercialisés dans le pays. Par conséquent, Samsung Electronics et LG pourront échapper à la « tyrannie » de Google même pour leurs produits destinés à l’exportation.


En parallèle, le gendarme de la concurrence sud-coréen poursuit sa guerre contre les « Big Tech ». Pour rappel, il a récemment mis en garde Naver et Kakao dans le même esprit. Reste à savoir si sa démarche contribuera à changer la donne sur le marché des systèmes exploitation mobiles à long terme.

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