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A la loupe

Décès de l’ex-président Chun Doo-hwan

2021-11-27

Journal

ⓒYONHAP News

C’est la mort d’une grande figure controversée. L’ex-président de la République Chun Doo-hwan, qui a dirigé la Corée du Sud d’une main de fer, de 1980 à 1988, s’est éteint mardi à l’âge de 90 ans. Il s’était sensiblement affaibli après avoir été diagnostiqué, cette année, de myélome multiple, un cancer touchant le sang, alors qu’il souffrait déjà de la maladie d’Alzheimer.


Né en 1931 à Hapcheon, dans le sud-est de la péninsule, Chun Doo-hwan s’est porté volontaire pour servir son pays pendant la guerre de Corée (1950-1953). Diplômé de l’Académie militaire en 1955, il a connu une carrière militaire fulgurante. Devenu chef du renseignement militaire, il a pris le devant de la scène politique en dirigeant l’enquête sur l’assassinat du président Park Chung-hee, commis par son propre chef des services secrets, le 26 octobre 1979. La même année, il a organisé le coup d’Etat du 12 décembre en mobilisant un club secret, baptisé « Hanahoe », ralliant quelques élites sorties de l’école militaire. Sa mainmise sur le pouvoir a provoqué un mouvement démocratique appelé « Printemps de Séoul » en 1980 qui s’est propagé dans tout le pays. La même année, la junte militaire a instauré l’état de siège, et Chun a ordonné la violente répression du soulèvement de Gwangju pour la démocratisation du 18 mai.


Président de 1980 à 1988, Chun Doo-hwan a certes accompli quelques exploits. Il a promu la culture et les sports, par exemple, en faisant professionnaliser le baseball. Il a contribué à maîtriser l’inflation et à réaliser une forte croissance économique, sur fond de « triple faiblesse » mondiale, à savoir celle des cours du pétrole, des taux d’intérêt et du dollar américain. S’y ajoutent la levée du couvre-feu, l’adoption du salaire minimum, la généralisation de l’Assurance Maladie, entre autres, pendant la 5e république. Mais tout cela ne fait pas oublier les crimes de l’ancien dictateur, tels que l’oppression de la presse, la répression des manifestations de citoyens et de travailleurs et diverses affaires de corruption, en plus de son péché originel, le massacre de Gwangju.


L’ancien locataire de la Maison bleue a été traduit devant la Justice. Il a été condamné à mort en 1996 par le tribunal en première instance, puis à perpétuité l’année suivante par la Cour suprême notamment pour haute trahison et corruption. Finalement, il a retrouvé sa liberté suite à une grâce présidentielle en décembre 1997. Cependant, il n’a jamais présenté ses excuses sincères au peuple de son vivant contrairement à son compagnon d’armes et successeur à la tête du pays Roh Tae-woo, qui l’a secondé dans le putsch et dans la répression sanglante du soulèvement de Gwangju, décédé le 26 octobre dernier. Sa mort tourne une page de l’Histoire du pays.

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