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A la loupe

Dialogue de Shangri-La : Séoul, Washington et Tokyo réunis face à la menace de Pyongyang

2022-06-18

Journal

ⓒYONHAP News

Les ministres sud-coréen, américain et japonais de la Défense ont tenu, le 11 juin à Singapour, une réunion trilatérale en marge du Dialogue de Shangri-La, le forum annuel sur la sécurité de l’Asie. A cette occasion, Lee Jong-sup, Lloyd Austin et Nobuo Kishi se sont d’abord engagés à coopérer étroitement pour atteindre une dénucléarisation complète et une paix permanente dans la péninsule coréenne. Ils ont également appelé la communauté internationale à respecter entièrement les sanctions onusiennes contre la Corée du Nord.


Les trois pays sont convenus notamment d’organiser ensemble régulièrement et ouvertement des exercices militaires concernant l’alerte et la détection des missiles balistiques. Ainsi, ils ont mis en garde Pyongyang contre toute nouvelle provocation. En fait, ils menaient, chacun de leur côté, un exercice d’alerte balistique sur leurs propres navires dans leur territoire maritime, en principe chaque trimestre. Mais ils y procédaient en toute discrétion et irrégulièrement depuis 2018, l’année où les signes de détente se sont multipliés entre les deux Corées et les Etats-Unis. Idem pour les entraînements conjoints visant à détecter, traquer et intercepter des missiles balistiques factices mer-air lancés comme des cibles. Il s’agit des manœuvres baptisées « Pacific Dragon », qui sont censées s’effectuer en marge de l’exercice aéronaval multinational bisannuel « Rimpac », mené par les Etats riverains du Pacifique à l’initiative américaine. Suite à leur récent accord trilatéral, Séoul, Washington et Tokyo relanceront un exercice d’alerte de missile, au moins deux fois, au second semestre de cette année. Et ils vont mener le « Pacific Dragon » début août, initiative à laquelle l’Australie devrait participer.


Par ailleurs, les trois ministres de la Défense ont déclaré qu’il serait primordial de renforcer la coopération entre leur pays dans l’échange d’informations, les discussions politiques de haut niveau et les manœuvres conjointes pour « un Indopacifique libre et ouvert », une rhétorique de prédilection que les USA emploient dans le but de contrecarrer l’ascension de la Chine. Dans la foulée, ils ont souligné la paix et la stabilité autour du détroit de Taïwan.


Enfin, il reste à savoir si cette réunion permettra à la Corée du Sud et au Japon de renouer leur coopération sécuritaire bilatérale, plus concrètement de normaliser leur accord de partage de renseignements militaires (GSOMIA). Le ministère sud-coréen de la Défense a affiché une bonne volonté pour cela. D’ailleurs, celui des Affaires étrangères Park Jin a fait de même à l’issue d’une réunion avec son homologue américain Antony Blinken lundi dernier à Washington. Et Tokyo s’est montré aussi favorable.


Pour rappel, la Corée du Sud a signé le GSOMIA avec le Japon en novembre 2016 sous la pression des Etats-Unis alors que son opinion publique s’y opposait en raison des conflits historico-politiques avec l’archipel. Elle a décidé de ne pas renouveler l’accord controversé et elle en a informé Tokyo en août 2019. Mais elle a dû faire machine arrière car Washington s’opposait à ce que Séoul y mette fin. Toutefois, le GSOMIA restait presque lettre morte.

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