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A la loupe

Les relations Séoul-Pékin au banc d’essai

2022-08-13

Journal

ⓒYONHAP News

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Park Jin s’est entretenu avec son homologue chinois Wang Yi mardi à Qingdao dans la province de Shandong. Il s’agit de la première réunion diplomatique de haut niveau entre les deux pays depuis l’arrivée au pouvoir de Yoon Suk-yeol. La discussion s’est déroulée sans accroc sauf au sujet de l’épineux dossier du THAAD.


Le ministre chinois a avancé cinq principes à respecter pour améliorer les relations Séoul-Pékin : l’indépendance et l’autonomie, l’amitié et le bon voisinage, la stabilité assurée des chaînes d’approvisionnement, l’égalité et le respect mutuel ainsi que le multilatéralisme. Quant à son interlocuteur sud-coréen, il a expliqué que le nouveau gouvernement mènera une politique extérieure basée sur les valeurs et normes universelles tout en respectant les relations bilatérales. Il a appelé aussi l’empire du Milieu à jouer un rôle plus actif pour persuader la Corée du Nord de ne plus renouveler ses provocations et de s’engager dans la dénucléarisation.


Ensuite, Park et Wang ont abordé notamment deux sujets délicats. D’abord, la Chine s’est montrée plus souple qu’autrefois en ce qui concerne l’alliance quadrilatérale des puces électroniques, connue sous le nom « Chip 4 », réunissant les Etats-Unis, la Corée du Sud, le Japon et Taïwan. Le chef de la diplomatie sud-coréenne a souligné que Séoul pourrait servir de pont entre Pékin et les participants au Chip 4. Wang Yi s’est contenté de compter sur une décision judicieuse du pays du Matin clair.


Par contre, une plus forte divergence s’est exprimée sur le dossier du bouclier antimissile américain THAAD installé en 2017 en Corée du Sud. Lors d’un briefing organisé le lendemain, le ministère chinois des Affaires étrangères a demandé à l’administration Yoon de respecter le principe de son prédécesseur dit de « trois non et une restriction ». D’abord, « trois non » consistent à ne pas envisager le déploiement de nouveaux THAAD sur son sol, à ne pas participer au système de défense antimissile américain (MD) et ni à faire de la coopération sécuritaire Séoul-Washington-Tokyo une alliance militaire. Pour « une restriction », il s’agit de limiter l’exploitation des batteries déjà déployées à Seongju.


Séoul n’a pas tardé à réagir. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a réaffirmé que « trois non » n’était pas un accord ni un engagement officiel entre les deux Etats. Et il a précisé que la Corée du Sud n’a jamais consenti à « une restriction ». Avant d’ajouter que ce dossier relève de la souveraineté sécuritaire qui ne peut en aucun cas faire l’objet de négociations.


Séoul et Pékin auraient intérêt à faire en sorte que leur divergence sur le THAAD ne perturbe pas leurs échanges économiques, sociaux et culturels.

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