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Cinéma & dramas

Sol Kyung-gu : le retour ?

2021-04-28

Séoul au jour le jour

ⓒC-JeS Entertainmnet

Sol Kyung-gu, à l'affiche du dernier film de Lee Joon-ik « The Book of Fish », semble avoir passé un tournant de sa carrière. Malgré ses airs de psychopathe rêveur et son expérience assumée du jeu d'acteur dans tout sa variété, la carrière de Sol n'en finit pas d'étonner. Nous allons retracer son parcours, de ses débuts dans la nouvelle vague du cinéma coréen ds années 1980-90 à ses performances contrastées dans des blockbusters de l'industrie.


* Nouvelle vague

Né en mai 1968, Sol Kyung-gu tourne tardivement dans « A Petal » de Jang Sun-woo, l'un des leaders du mouvement de la nouvelle vague en Corée du Sud. Il enchaîne avec un jeune réalisateur nommé Im Sang-soo pour « A Girls Night Out », un portrait doux-amer de la génération qui avait réussi à faire tomber la dictature et qui désormais se cherchait un deuxième souffle au milieu des illusions de la démocratie. Sol interprète une nouveau type d'homme sud-coréen nettement influencé par les anti-héros du Nouvel Hollywood et du cinéma sud-américain des années 1970. On le voit dans trois films importants de l'époque : « Phantom the Submarine », qui révélait l'hystérie néo-nationaliste dans le pays ; « Rainbow Trout », et surtout « Peppermint  Candy » de Lee Chang-dong. Sol y incarne l'opportuniste lambda, le Lucien Lacombe coréen même pas capable de se suicider.


Vient ensuite un film en costume « Legend of Gingko » qui marquera la tendance – avortée – du cinéma sud-coréen de faire dans l'heroic-fantasy. Avec « I Wish I Had A Wife », Sol quitte la nouvelle vague mais son côté romantique est peu convainquant. C'est donc en dur à cuir et en brute borné qu'il revient dans « Public enemy », néo-thriller Made in Korea en passant par « The Bird Stops in the Air » film indépendant de Jeon Soo-il. « Oasis » de Lee Chang-dong, où il est un retardé mental épris d'une paraplégique le consacre au niveau international en 2002.


*Le reflux

Sol, incarnant le nouvel homme mûr sud-coréen, devient la mule des blockbusters. « Silmido » et « Rikidozan » d'abord. Ce dernier film lui permet de confirmer sa célèbrité au Japon où il tourne déjà depuis 2001 la série télévisée « Prince Shotoku ». Les blockbusters locaux sentent le renfermé nationaliste, et l’acteur sud-coréen y enchaîne des rôles sans convictions comme dans « Haeundae », « The Tower » ou encore « The Spy ». En 2013, Sol Kyung-gu tente un retour à des films plus intimes avec « Hope » de Lee Joon-ik, lui aussi un réalisateur passé par les blockbusters après le navet cosmique « Battlefield Heroes ». « Hope » est un mélo sur une histoire de viol de petite fille qui avait fait scandale dans le pays. La star confirme encore le tournant dans sa carrière en jouant le sosie du chef nord-coréen Kim Il-sung, dans le film « My Dictator ». Pourtant, il rempile dans un blockbuster qui s'avèrera un fiasco :  « Lucid Dream » en 2014. Difficile de trouver une continuité dans ces allers-retours indigestes entre blockbusters et films de qualité.


* A la recherche du troisième souffle

Après deux films risqués « My Dictator » et « Hope », Sol semblait sur la bonne voie. Mais voici qu'il enchaîne deux films sans discernement : l'improbable « The Long Way Home » sur l'amitié entre des soldats nord et sud-coréens qui tourne à la comédie râtée. Et « Lucid Dream », un navet autour de la star Go Soo et dans lequel Sol joue un méchant lunatique très peu concerné par l'histoire. Notre acteur se coltine une image de dur à cuire qui le fait ensuite apparaître dans une série de thrillers très moyens : « The Merciless » et « Memoir of a Murderer » en 2017. Il fait une apparition dans « 1987 : when the day comes » qui est un gros succès circonstanciel, mais prend de plein fouet le flop du thriller « Idol » en 2019 avec son compère de la même génération d'acteur Han Suk-kyu. C'est Lee Chang-dong, son mentor de l'époque du film « Oasis » qui lui propose un rôle dramatique à risque, résurgence du film « Hope », dans « Birthday » avec Jeon Do-yeon. 


L'histoire du deuil de parents d'un enfant mort dans la tragédie du naufrage du ferry Sewol. Le film a un accueil mitigé mais renfloue les caisses de la production Now Film. Même accueil mitigé pour le drame « I Want to See Your Parent's Face », film de la Fox avec Moon So-ri et Oh Dal-su. Ce film, une histoire autour de harcèlements à l'école, est plombé par les affaires « metoo » qui touche Oh et passera inaperçu. Sol ne trouve donc pas encore son troisième souffle. La pandémie est aussi passée par là. Avec Lee Joon-ik et son « Book of fish », Sol a-t-il fait une bonne prise ? L'avenir nous le dira.

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