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Cinéma & dramas

Na Hong-jin : entre horreur et thriller

2021-08-18

Séoul au jour le jour

ⓒYONHAP News

Le réalissateur Na Hong-jin connu pour ses films remplis d'hémoglobine comme « The Chaser » et « The Wailling » vient de passer à la production pour le film « The Medium ». Comment devenir producteur de films ? C'est ce que nous allons voir en parcourant le destin doré de Na Hong-jin.


* Un débutant de la K'ART

Na Hong-jin, né en 1974, a débuté dans la publicité après une diplôme quelconque à l'université. Les informations sur sa jeunesse sont assez contradictoires et peu connues. Quoiqu'il en soit, il rejoint la K'ART alias la KNUA ou Korean national University of Arts dont les départements de cinéma commencent à prendre du poids avec des professeurs comme Lee Chang-dong, Hong Sang-soo, Park Kwang-su ou encore le regretté Choi Min. Donc, Na est bien loti. Et il réalise en 2003 ses premiers court-métrages « 5 Minutes » et « A Perfect Red Snapper Dish ». Il obtient un prix au festival Mise-en-scène de Séoul. Puis, en 2007, son film court « Sweat », tourné essentiellement au ralenti, lui rapporte le prix du meilleur court-métrage au Grand Bell Award et le prix du jury au festival de Bucheon. La carrière de Na Hong-jin est lancée. A 33 ans, il était temps.


* The Chaser

En 2008, Na montre qu'il est aussi un homme d'affaire qui sait sentir le vent venir. En effet, les thrillers avec psycho-killer lorgnant sur le film d'horreur sont très tendance à Hollywood. Au festival de Cannes, depuis « A Bittersweet Life » de Kim Jee-woon, des soirées de projection en plein air labellisée « sélection officielle » sont presque réservées au films des monopoles sud-coréens. Na saisit l'occasion et réalise « The Chaser » avec Ha Jung-woo et Kim Yoon-seok pour Showbox. Cette histoire de course-poursuite entre un flic roublard et un psychopathe frappe fort. C'est surtout sont absence de moralisme, la fatalité qui s'abat sur une « pauvre » jeune femme qui rappelle les gialli italiens des années 1970. Sauf que Na n'oublie pas la loi du genre qui est d'explorer des lieux interlopes, ici le quartier de Mangwon-dong dans l'ouest de Séoul. Du coup, Kim Jee-woon doit rattraper son retard, et se sera le remarquable « I Saw the Devil » en 2010. En attendant, Na Hong-jin va moins bien rebondir du succès international de « The Chaser » vendu dans de nombreux pays après sa projection à Cannes.


* Sirènes hollywoodiennes

Na Hong-jin, fort de son succès, va se laisser tenter par les sirènes d'Hollywood. En effet, la Fox et la Warner tentent, laborieusement à l'époque, de prendre une part de marché de la production de films en Corée du Sud. La Fox soutient donc le film suivant de Na « Yellow Sea » qui est aussi préempté par la section Un Certain regard de Cannes. Les stars Ha jung-woo et Kim Yoon-seok rempilent également. Las, après une première demie-heure digne des meilleurs thrillers hongkongais, le film s'enlise. Il avait pourtant bien choisi ses lieux interlopes au diapason de la redécouverte récente, pour le cinéma, de la communauté d'origine coréenne en Chine du côté de Harbin et de ses mafias. Il reste, au final, un exemple pénible où le spectateur doit soudain assister à une vingtaine de minutes de bastons à coups de barre à mine qui ressemble à un mauvais jeu vidéo. Comme personne ne s'intéresse déjà plus aux personnages et que les combats sont chorégraphiés comme une bataille de polochons, le film en reste pour le moins bancal.


* The Wailing ou un pas vers le fantastique

Avec Cannes et la Fox, Na n'a plus à s'en faire. Malgré « Yellow Sea », il rempile avec la Fox pour « The Wailing ». Là encore Na sent le vent favorable à l'introduction du fantastique dans les thrillers, encore à la manière des gialli italiens des années 1970. On y trouve un brin de shamanisme (avec le très comique Hwang Jung-min en improbable shaman), des traces d'hémoglobines vaguement montrées par une caméra instable à la manière des films d'horreur espagnols, puis une intrigue qui fleure l'anti-japonisme très tendance à l'époque. Bref, le film est un succès commercial qui ne dit rien de bon sur l'inspiration créative du cinéaste. On comprend dès lors, que le rôle de producteur puisse le tenter, il a souvent montré un bon sens des affaires. Ce sera donc un film thaïlandais, pays aux films d'horreur fantastiques relativement connus, qui inaugure une nouvelle ère probablement lucrative pour Na Hong-jin.

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