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Cinéma & dramas

Kim Sae-byeok : étoile qui monte

2022-03-23

Séoul au jour le jour

ⓒKEYEAST

L'actrice Kim Sae-byeok a le mérite de faire mentir l'habituelle vision qui veut que les actrices sud-coréennes se ressemblent toutes et soient interchangeables. Kim Sae-byeok a un physique et une personnalité qui tranchent avec beaucoup d'autres actrices du cinéma du Pays du Matin Clair. De plus, à plus de 38 ans, elle a déjà une longue carrière au cours de laquelle elle a côtoyé des cinéastes essentiels du cinéma local comme Yim Sun-rye et Hong Sang-soo. C'est ce que nous allons voir.



* Enfant des vidéos

La jeunesse de Kim Sae-byeok est bien connue. Elle n'avait pas l'intention de devenir actrice mais elle ne pouvait échapper au cinéma. En effet, ses parents tenaient un vidéo-club de quartier, comme il y en avait tant dans les années 1980 à Busan, sa ville natale. A cette époque, les boutiques étaient bien achalandées et truffées de VHS de Hong Kong et d'Hollywood à des prix de location imbattables. La jeune Kim manquait ses cours pour voir des films. Finalement, un beau jour, elle décida de monter à Séoul pour s'inscrire à un cours de comédie. On n'arrête pas le destin ! Et la voilà, à 22 ans, qui est rapidement engagée pour jouer une GoGo Girl dans le film « Go Go 70's ». Il s'agit de l'histoire romancée du groupe Bang U&Me Blue, et de la vague de la musique pop qui touche le pays pourtant sous régime dictatorial.



* Sunny

Ce n'est que deux ans après ses débuts en Gogo girl, que Kim Sae-byeok (à ne pas confondre avec la star de la série « Squid Game » Kang Sae-byeok) obtient un premier gros succès avec la comédie « Sunny » en 2011. Là aussi, on la retrouve dans un film rétro sur un gang de jeunes filles rebelles durant la dictature. L'année 2011 est décidément un tournant dans la carrière de l'actrice qui enchaîne sur un autre succès « Stateless Things ». Délaissant la comédie, Kim y interprète une chinoise d'origine coréenne abusée par son patron. Le film passe au festival de Venise et attire une attention internationale sur l'actrice. Et ce n'est pas fini : car la même année, elle joue dans « Romance Joe » produit par la célèbre réalisatrice Yim Sun-rye. Forte de ces réussites, l'actrice apparaît encore dans un des films les plus originaux de la période : « Deranged » et son histoire catastrophe d'épidémie au vers luisants ravageurs d'intestins.


* Manshin et Kim chez les chamanes

A partie de 2013, Kim Sae-byeok, semble s'orienter vers des films d'auteur. C'est le cas avec le docu-fiction « Manshin : Ten Thousand Spirits » réalisé par le frère du célèbre Park Chan-wook, Park Chan-kyong. La voilà mêlée à de sombres affaires de chamanisme mais elle s'en sort bien. Elle reste dans les affaires troubles dans la comédie d'action « Tazza : the Hidden Card » où elle interprète une réfugiée nord-coréenne. Cependant, ce n'est pas ce blockbuster qui va la mettre à nouveau en lumière mais une commande du Nara International Film Festival au Japon. Ce sera «A Midsummer's Fantasia » co-produit par la cinéaste nippone Naomi Kawase en 2014. Kim interprète l'amoureuse d'un jeune et gentil japonais. Cette fois, avec Kawase comme preuve, l'aura d'actrice de films indépendants d'auteur va coller à la peau de Kim Sae-byeok.



* Avec Hong Sang-soo

Son rapprochement avec les auteurs du cinéma ne va pas sans effets sur sa carrière qui ralentit nettement en 2015. Bien qu'elle retrouve la chef de file du cinéma féminin et indépendant sud-coréen en la personne de Yim Sun-rye pour « The Whistler Blower » aux côtés du sémillant Park Hae-il en journaliste du futur, il faut attendre 2017 pour que l'incontournable Hong Sang-soo ne lui donne une chance dans « The Day After » aux côtés de sa nouvelle muse, Kim Min-hee. Le film fait le tour des festivals et cela semble plaire à l'actrice ; elle enchaîne avec un film indépendant typique « The First Lap » où elle tient pour la première fois le premier rôle, celui d'une femme vivant maritalement en couple mais qui se retrouve soudain enceinte. Le film, signé Kim Dae-hwan, va au festival de Locarno et obtient un prix. L'année suivante, Kim décroche le pompon du film « indé » made in Korea avec « House of the Hummingbird ». Elle y interprète une jeune enseignante chinoise (encore) qui s'attache à une adolescente paumée. Mais Hong Sang-soo n'allait pas laisser partir sa protégée des seconds rôles : il la refait jouer coup sur coup dans « Grass » en 2018, « The Woman Who Ran » en 2020 et « In Front of Your Face » en 2021. L'actrice lui fait quand même quelques infidélités mais sans quitter le registre des films indépendants : citons « A Resistance » en 2019 et « Re-re Project : Hana Story » en 2020 où elle peut comme rarement interpréter un premier rôle, celui de Hana. En 2022, l'actrice semble balancer entre une grosse production comme « The Kingmaker » où elle n'a qu'un petit rôle et un film indépendant comme « Sophie's World » où elle tient le rôle principal. A noter, enfin, que Kim Sae-byeok n'a que très peu cédée aux sirènes des dramas de la télévision. Cela confirme sa forte personnalité et c'est tout à son honneur.

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