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Cinéma & dramas

JIFF 2022 : retour à la normale ?

2022-05-11

Séoul au jour le jour


Il y a encore quelques années, quand on disait Jeonju, on pensait au célèbre bibimpap et son mélange de végétaux et de riz. Aujourd'hui, Jeonju évoque aussi le deuxième festival de film de Corée du Sud. Longtemps attendu sur le terrain des films dits « indépendants », le JIFF avait connu des années sombres dès avant la pandémie et encore plus pendant. Avec l'annonce du renouveau, que s'est-il passé à Jeonju cette année ?  


* Les frères Lee

Cette année, on aura donc vu les frères Lee, le célèbre réalisateur Lee Chang-dong et son frère cadet Lee Joon-dong. Ce dernier étant le directeur du festival et un producteur connu dans le pays. Lee Chang-dong est revenu à travers la rétrospective de ses films et une master classe sur le thème du mystère de la vie qu'il nomme parfois « l'invisible ». Il avait déjà insisté sur cet aspect lors de la sortie remarquée de « Burning » avec Yoo Ah-in et Steve Yeun. Cela avait surpris les commentateurs car le film ne semblait pas spécialement parler d'un aussi grand mystère mais simplement d'une disparition plus proche de l'intrigue d'un thriller. Bref, Lee Chang-dong réaffirme encore le souci qui le hante désormais : celui de « la vérité de l'invisible ». Il le fait lors d'une conférence et avec un court-metrage intitulé comme il se doit « la vérité de l'invisible » dans lequel un garçonnet, à la sortie de l’école est pris d’effrois et court retourner chez lui. Commandé par un fondation chinoise d'art, Lee avait choisi ce thème pour illustrer l’aliénation de la société coréenne.


ⓒYONHAP News

* Programme de Yeon Sang-ho

Cette année, Yeon Sang-ho, célèbre réalisateur des films d'animation « Seoul Station » et « The Fake » ou encore de la série pour Netflix « Hellbound » est venu présenter un programme spécial, un choix de ses films préférés. Parmi eux, on en trouve un qu'il n'avait pas pu voir en salle : « Blue Velvet » de David Lynch dont Yeon dit qu'il est à la source des films de genre actuels. Puis « Cure » de Kyoshi Kurosawa dont Yeon dit qu'il est un film qui ne montre pas tout, et il trouve ça bien. Enfin, « Missing » de Shinzo Katayama, thriller coréano-nippon peu connu mais distribué par Fortissimo, et soutenu par Bong Joon-ho lui-même. Katayama a été l'assistant de Bong sur « Tokyo » et « Mother ».



* Cave d'Ali Baba

Si le festival avec sa pléthore de sections peut ressembler pour certains à un fourre-tout indigeste, pour d'autres il peut faire l'effet de la découverte de la cave d'Ali Baba. De vieilles pépites du cinéma ranimées par la vidéo numérique y ont fait, par-ci par-là, des apparitions. Citons « King Lear » de Jean-Luc Godard, « Mamma Roma » de Pasolini, « The Isle of Love » de Paulo Rocha en passant à l'hommage au cinéma Tchèque à travers la personnalité de Milan Kundera. Mais on a vue des nouveautés aussi comme « Arthur Rambo » du Français Laurent Cantet, « Wandering » du coréen du Japon, Lee Sang-il. 


* Nouvelle orientation ?

A la suite des élections, les têtes changent souvent dans les institutions culturelles. L'épée de Damoclès est probablement sur la tête des dirigeants du JIFF. Ce qui explique qu'après le ralenti pandémique, on ne voit pas de changement flagrant vers un avenir radieux du festival. On note peu de films chinois qui ont souvent remplis les salles obscures du festival. Avec une tendance à la réintroduction de films japonais, un peu tenus à l'écart ces dernières années. Dans les deux cas les contentieux nationaux jouent probablement un rôle supérieur à l'esthétique des films. Bien sûr, on ne peut évider une section dédiée à la réalité virtuelle, ici, bien catégorisée en cinéma étendu ou « expanded cinema ». Ce vieux concept des années 1960 convient très bien à ce que sont vraiment ces œuvres en trois dimensions. Et les conférences multiples qui leur sont dédiées n'y apportent pas grand chose. On a noté aussi une volonté de se greffer au star-système avec des panels d'acteurs venant causer devant leurs admiratrices. Et on a remarqué aussi une orientation vers le monde hispanique avec notamment la présence annoncée mais non vérifiée de nombreux professionnels mexicains, espagnols, cubains, chiliens, portugais et espagnols. Globalement , les gens du milieu des festivals ont été largement invités, de Locarno à Tokyo, en passant par Rotterdam (en plein chamboulement), la Berlinale et Karlovy Vary. De ce point de vue, la France est un peu moins présente avec l'annonce puis l’annulation de la présence de Nicole Brenez parmi les membres du jury international. Ce sera pour la prochaine fois !

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