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Cinéma & dramas

So Ji-sub sans « Confession »

2022-12-21

Séoul au jour le jour


Le thriller « Confession » avec au casting So Ji-sub et Kim Yoon-jin est le remake du film espagnol à succès de « Contratiempo » de Oriol Paulo. C'est la deuxième adaptation coréenne d'une oeuvre de Paulo ; la première étant « The Vanished » adapté de « The Body ». Mais le plus intéressant dans cette affaire coréano-hibérique, est le retour de la star So Ji-sub dans deux films cette année : « Alienoïd » et « Confession ». Le top-modèle de 45 ans chercherait-il à se recycler dans le cinéma ? Creusons un peu la question.



* Cherchez l'intrigue

Dès le début du film, on sent l'inspiration européenne du scénario. Kim Yoon-jin qui interprète une avocate de haute volée débarque chez So Ji-sub, un riche homme d'affaire. Et là on découvre la maison nichée aux abords d'une montagne enneigée,  toute en bois et pierres, et au milieu de laquelle trône une cheminée et un feu de bois.  Ce décor très inusuel pour un film coréen sert de lieu central entre une série de flash-backs relatant l'affaire. En effet, l'avocate est venue interroger son client pour essayer de le disculper d'une accusation de meurtre. Il aurait tué sa jeune maîtresse dans une chambre d'hôtel ; un flash-back intense nous ramène donc à la chambre d'hôtel, et on comprend que la belle jeune femme n'a pas été tuée par son amant car celui-ci a été assommé entre-temps, mais par qui ? Ce suspense terrible est donc entrecoupée de longues scènes du face à face entre So Ji-sub et Kim Yoon-jin au coin du feu, où ils se cuisinent l'un l'autre.



* Permanente 

Il est clair d'emblée que les longues scènes filmées comme à la télévision du face à face entre So Ji-sub et Kim Yoon-jin ont un double intérêt : d'abord, d'admirer la mise en plie de l'actrice qui est filmée sous toutes les coutures. Il est presque impossible de voir une de ses mèches bouger, et l'éclairage de type publicité pour shampoing est des plus criards. Deviner le sponsor ne serait pas difficile. Le second intérêt est celui de voir So Ji-sub et ses célèbres yeux larmoyants, jouer les vieux beaux sur le retour. En col roulé à la manière de Park Hae-il, il s'en sort bien. On se demande pourquoi il n'a pas plus de vrais rôles au cinéma, et pourquoi il reste emplâtré dans les sitcoms publicitaires pour la télévision. On y reviendra. Un dernier bon point d'un film qui en a très peu, est celui du décor de la villa de So Ji-sub. L'étonnante présence d'une carabine Winchester (qui servira dans la fin irréaliste du film) rappelle les westerns espagnols des années 1970, quand Cinecitta se déplaçait dans les déserts de Navarre et d'Andalousie avec ses castings internationaux, de Clint Eastwood à Gian-Maria Volonté. L'irréalisme de la présence des armes dans une telle maison - rappelons que le contrôle des armes est extrême en Corée du Sud - est donc un clin d'oeil bienvenu à l'origine du film et à une époque du cinéma désormais révolue. Pour le reste, le réalisateur Yoon Jong-seok a laissé le tournage se faire en mode automatique. Il faut dire qu'il ne devait pas en mener large. En effet, Yoon n'avait pas tourné de films depuis 8 ans, ce qui est très long en Corée. C'est probablement un long purgatoire imposé à la suite de son film précédent en 2014, le thriller « Insuffisant Evidence » qui ne fut pas distribué en salle. Il avait pourtant commencé par « Marine Boy » en 2009 qui mettait en valeur les muscles de Kim Kang-woo pour la première fois. Bref, il devra encore passer à confesse pour se refaire une santé.



* So Ji-sub

Donc, nous cherchions à savoir si oui ou non So Ji-sub chercherait de vrais films de cinéma depuis qu'il a célébré ses 45 ans. Il est vrai qu'il n'est jusqu'ici que le prince charmant pour midinettes de soap télévisés comme « Delicious Proposal » en 2001 ou « Thousand Years of Love » en 2003. Son plus long succès de petit écran étant « Oh My Venus » avec Shin Min-a pour KBS 2 entre 2015 et 2016. Top-modèle régulier, il n'est apparu que tardivement au cinéma (rappelons qu'il est difficile pour les top-modèles d'égratigner leur image dans des films sérieux). Kim Ki-duk et Jang Hoon lui avaient donné une chance en 2008 dans « Rough Cut ». Il avait fait sensation en gangster voulant devenir acteur. Pourtant ses rôles suivants ne furent pas la hauteur. Citons « A Company Man » ou « The Throne ». C'est dans « Be With You » en 2018 qu'il tient le crachoir à l'ancienne fiancée nationale des Coréens : Son Ye-jin. Le couple n'était pas parfait puisque Son Ye-jin s'est casée depuis avec Hyun Bin, tandis que So Ji-sub ne trouvait pas de rôles. En 2022, finalement, l'acteur revient dans deux films dont un important au niveau du budget, « Alienoïd » de Choi Dong-hoon, mister blockbuster en personne (citons « The Thieves » et « Assassination »). Hélas pour Ji-sub, ce qui était annoncé comme de la science-fiction coréenne est retombé sur du vieux fantastique incapable de rivaliser avec les Marvel du genre. Malgré une flopée de stars, de Ryu Jun-yeol à Kim Tae-ri en passant par Kim Woo-bin, le film de CJ Entertainment s'est sévèrement planté et So Ji-sub est encore à la recherche d'un rôle à sa mesure.

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