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Cinéma & dramas

Le Choi est de retour

2023-01-25

Séoul au jour le jour

ⓒYONHAP NewsOn ne l'attendait plus, on le disait parti à la retraite, et pourtant voici que l'acteur des acteurs sud-coréens Choi Min-sik est de retour dans la série « Casino » . Le comédien dont la carrière suit l'ascension du cinéma de Corée du Sud n'en est pourtant pas à son premier retour après de petites éclipses. Vedette de succès commerciaux et de succès critiques, ses choix de films, ces dernières années, ne laissent pas de s'interroger. Voyons ça de plus près.



* Un faux jeune premier

L'histoire de Choi Min-sik est relativement bien connue. Jeune acteur de théâtre à Séoul, il est emporté par les premiers films de la nouvelle vague : « Guro Arirang » de Park Jong-won d'abord en 1989, un film sur la misère du prolétariat du pays où il interprète un ouvrier révolté. Il enchaîne ensuite avec le drame érotique « That Which Falls Has Wings » et surtout l'adaptation du célèbre roman de Yi Mun-yeol « Our Twisted Hero » en 1992, toujours pour Park Jong-won. Mais déjà la nouvelle vague s'éteint et Choi Min-sik sait que son profil n'est pas celui d'un jeune premier comme ceux qui vont débarquer dans les nouveaux blockbusters. Pourtant, son jeu expressionniste et intense va lui permettre de jouer les seconds rôles, souvent de méchants, jusqu'à trouver de vrais premiers rôles atypiques. Il est, notamment, le méchant dans « The Quiet Family » de Kim Jee-woon et dans « Shiri », le blockbuster de Kang Jae-gyu.



* Des premiers rôles au passage à vide

Les années 2000 sont des années en or pour Choi Min-sik. Il a trouvé comment accéder aux premiers rôles dans des films de haute qualité. Il sera le Jean Gabin du cinéma de Corée du Sud. Cela commence avec la romance érotique « Happy End », montrée au Festival de Cannes, puis « Failan » où il est l'amoureux d'une belle chinoise et « Ivre de femmes et de peinture », encore pour la Croisette. Comme pour Gabin, ses rôles vont se durcir, les producteurs le trouvent peu convaincant en amant, même alcoolique, et le préfère en gangster sauvage. 

Ce sera « Old Boy » et son succès international puis deux de ses meilleurs performances à ce jour : « Crying Fist » en 2005 et « I Saw the Devil » en 2010. L'acteur a atteint une maturité rare dans le cinéma local qui est peuplé de jeunes bellâtres éphémères. Choi Min-sik atteint une stature internationale grâce à son implication sincère dans ses rôles mais il risque déjà de se voir enfermer dans un stéréotype de lui-même. C'est, malheureusement, ce qui lui arrive dans les années 2010, comme il en témoigne dans l'excellent documentaire « Ari Ari The Korean Cinema » du réalisateur Cheong Ji-young en 2011.



*Le dur à cuir à toutes les sauces

Une question se pose alors avec la stagnation de la carrière de Choi Min-sik à partir du moment où il devient une star bankable. A quel point un acteur de sa trempe a le choix de ses rôles ? Par exemple, en 2009, il surprend son monde en choisissant de jouer dans le petit film indépendant de Jeon Soo-il, « Himalaya, Where the Wind Dwells ». Alors qu'il est une star incontesté, le film passe inaperçu, les médias en parlent à peine. Le cas de Choi devient un cas d'école : gare aux acteurs stars qui cherchent à sortir du rang. La machine broyeuse des compagnies de distribution est trop forte. Choi va donc enchaîner les blockbusters commerciaux et conserver son costume de gangster dur à cuire. 

Ce sera, notamment, « Namless gangster : Rules of the Time et New World ». Avec « The Admiral : Roaring Currents (2014) », il remporte son plus gros succès commercial tout en admettant n'avoir pas pu vraiment jouer dans sa lourde armure d'amiral légendaire. Et en effet, son jeu d'acteur n'en sort pas grandi. A partir de là, il va se faire moins présent sur les écrans. Notons qu'il a peu participé aux TV dramas, sauf à ses débuts dans les années 1990.  

En 2020, à 58 ans, Choi Min-sik semble prendre la tangente par rapport à son image médiatique et accepte le film de Im Sang-soo, « Heaven : To the Land of Happiness ». Un tragi-comédie avec l'acteur Park Hae-il. Le film est sélectionné pour le Festival de Cannes. Malheureusement, le rendez-vous est annulé pour cause de pandémie et le film ne sort pas sur les écrans. Beaucoup voyaient cela comme un signe de fin de carrière de l'acteur. Pourtant, à 60 ans, le revoilà dans une série choc en 2023 : « Casino » ou « Big Bet ». Certes, il s'agit encore d'un rôle de gangster dur à cuire, mais le format série permet de développer plus longuement, notamment, l'enfance et l’adolescence de son personnage. 

De plus, la distribution assurée par Disney permet d'avoir une qualité de reconstitution et des décors de niveau internationaux. Mais l'essentiel est que Choi Min-sik apparaît en pleine forme. Il porte à lui tout seul l'histoire de ce roi coréen des jeux illégaux aux Philippines. Il y retrouve son intériorité et son jeu de regard basé sur ses petits yeux toujours au bord de la folie, et en même temps il tente de prendre le contre-pied de son rôle de « Scarface coréen » en l'interprétant aussi naïvement et sincèrement que possible. La série est bien partie pour être un succès international du niveau de Choi Min-sik.

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