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Cinéma & dramas

Jung Eun-chae, la Jane Birkin coréenne

2023-04-19

Séoul au jour le jour

ⓒ keyeast

L'actrice au petit minois Jung Eun-chae a parfois mentionné Jane Birkin comme sa référence – chansons incluses mais moins sexy - et aussi sa fille Charlotte Gainsbourg - mais sans narcotiques. Bref, celle qui s'est faite connaître avec des films de Hong Sang-soo, qui a donc failli flirter avec le cinéma indépendant sud-coréen mais qui a rejoint les blockbusters néo-conservateurs comme la série « The King : Eternal Monarch » est une jeune femme aux multiples facettes. La dernière étant celle d'une ambitieuse bon chic bon genre pimbêche dans le navrant « Maybe We Broke-up ». Voyons ça de plus près.


ⓒ YONHAP News* Londres et mannequin

Disons-le sans ambages : Jung Eun-chae n'a pas le plus beau sourire ni le plus beau profil des actrices sud-coréennes de sa génération. Mais, en revanche, elle a un petit visage fin et élégant malgré sons nez refait qui la rapprocherait d'une Jennifer Connelly surtout pour les sourcils fournis de l'Américaine ou une Françoise Hardy sous calmant. Bref, le vrai nom de Jung Eun-chae est Jung Sol-mi. Née à Busan le port interlope du Sud, elle a vécu à Londres lorsqu'elle était adolescente. Ses parents étaient fans de l’Angleterre et voulaient que leurs enfants grandissent au cœur de la Perfide Albion. Ce fut le cas du grand frère de Eun-chae qui fit ses études à l'université. Notre actrice raconte qu'elle était turbulente dans son lycée de bonnes sœurs. Elle faisait le mur et trichait avec les horaires strictes. Pourtant, la lycéenne a choisi les maths pour se lancer avant de s'orienter vers le design à la fac. Elle a d'ailleurs commencé sa carrière de mannequin et d'actrice tout en continuant ses études. Son frère aîné travaillant finalement pour la société Chorokbaem Media, société spécialisée dans les sitcom, reality-shows, dessin-animés et la pub, il a mis le pied à l'étrier sa petite sœur de retour au pays. Son premier job sera une pub qui lui vaudra le prix de Mannequin de l'année en 2011.



* Flirt avec Hong

Chung Eun-chae a tourné avec Hong Sang-soo, c'est vrai, mais elle a joué dans d'autres films avant. D'abord « Haunters » en 2011 avec rien moins que Gang Dong-won et Go Soo, deux bellâtres en vogue. Malgré le directeur de la photo Hong Kyung-pyo, le film n'est qu'une poussive promotion pour les deux belles gueules du casting. Mais ce n'est pas grave, la jeune femme n'y apparaît pas beaucoup. Elle enchaîne rapidement avec « Play » qui aurait pu être un bon film basé sur un groupe de musiciens. L'actrice change sa coiffure pour le rôle. Elle convient dans ses interviews que c'était plus facile qu'avec les deux grosses stars de « Hunters ». Ce qui n'empêche pas « Play » de passer complètement inaperçu. Mais qu'à cela ne tienne, comme souvent quand le cinéma fait défaut, la télé vient au secours, et elle apparaît directement en premier rôle dans le sitcom « My Bittersweet Life », une version de cendrillon aux couleurs de l'époque. A noter que l'actrice obtient le prix Moët et Chandon au Festival de Jeonju, un prix qui s'arrose au champagne. Et c'est là qu’elle rencontre le réalisateur Hong Sang-soo qui va vraiment lancer sa carrière. Elle est prise au casting du film « Nobody's Daughter Haewon » en 2013.



* Deux Hong et retour aux séries

L'actrice fait des miracles dans « Nobody's Daughter Haewon » de Hong. Ce dernier est au sommet de sa carrière internationale. Il confie à Jung Eun-chae un rôle proche de leurs histoires personnelles réciproques : une jeune Canadienne d’origine coréenne  est la maîtresse d'un professeur d'université qui est aussi réalisateur de cinéma. Elle le quitte, mais sa mère part pour le Canada, alors elle continue à le revoir. Entre-temps, elle a croisé Jane Birkin qui lui dit qu'elle ressemble à sa fille Charlotte. Et tout s'éclaire. Bref, Chung Eun-chae minaude parfaitement dans ce petit film bressonien de Hong, et elle remporte plusieurs prix. Du coup, elle est prise au casting du blockbuster « Fatal Encounters » pour jouer la servante du roi interprété par Hyun Bin. C'est une belle promotion, mais cela n'empêche pas le film d'être un heritage film de plus. 


Hong la rappelle pour « Hill Of Freedom ». Le cinéaste en manque d'inspiration est en chute libre. Néanmoins, l'actrice qui n'a qu'un petit rôle côtoie Moon So-ri et le Japonais Ryo Kase. Bref, Hong qui va rencontrer l'année suivante sa muse Kim Min-hee n'a pas accroché plus que ça au petit minois et à l'aspect coincé de Jung Eun-chae.  Avec « The Table », l'actrice touche le fond des pseudo films indépendants et arty sud-coréens. Elle rempile dans les rôles de faire-valoir féminins des blockbusters pour « The Great Battle » en 2018. Mais ce sont les séries qui paient ses factures. D'abord avec « Dr. Frost » un énième webtoon de super-héros, puis surtout « The Guest » en 2018 qui bien qu'il soit avant tout un showcase pour bellâtres, évoque le chamanisme comme fondement obscur de la société locale. L'actrice y est une détective passionnée de surnaturel. 


Pour Apple TV, elle joue le rôle de Kyung-hee, la belle soeur du personnage principal, dans « Pachinko » où le chef opérateur allemand Florian Hoffmeister lui donne un visage beaucoup plus naturel que d'habitude. Elle retrouve son côté modèle pour produits de beauté et vêtements dans son dernier film « Maybe We Broke Up » dans un rôle qui semble cette fois définitivement lui coller à la peau.

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