La Corée du Nord a effectué, mardi, un tir d’essai d’un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS). Or, les chefs sud-coréens de la diplomatie et de la sécurité étaient unanimes, jeudi, pour refuser d'y voir une provocation.
Le ministère de la Défense a contredit un député du Parti du Pouvoir du Peuple (PPP), la première force de l’opposition, qui a défini le dernier lancement de MSBS par Pyongyang comme « une provocation sécuritaire », lors de l’audit parlementaire annuel sur les actions du gouvernement. Pour Suh Wook, il s'agirait plutôt d'une menace. Et il a proposé de bien distinguer les deux termes de sorte à réserver le mot « provocation » aux actes destinés à nuire à l’intégrité territoriale d'un pays et à causer des dégâts parmi sa population.
Le ministre des Affaires étrangères est sur la même longueur d’onde. Selon Chung Eui-yong, le critère de provocation stratégique consiste à savoir si l’action risque d’avoir un impact très grave sur la situation sécuritaire dans la péninsule coréenne.
Dans le même esprit, le ministre de la Réunification a souligné que Pyongyang prenait garde à ne pas relancer un nouvel essai nucléaire ou un test de missile intercontinental. D’après Lee In-young, il souhaiterait ainsi laisser ouverte la porte au dialogue.
Ainsi, le gouvernement sud-coréen change de discours pour adoucir le ton, alors qu’il avait condamné la provocation nord-coréenne, un mois auparavant, suite aux deux tirs de missiles balistiques à courte portée par le royaume ermite. Séoul semble s’abstenir d’employer un terme qui risque de froisser Pyongyang. D’ailleurs, le dirigeant Kim Jong-un s’y est montré très mécontent il y a une dizaine de jours.
Certes, le gouvernement sud-coréen cherche à faire revenir son voisin du Nord à la table des négociations, mais certains lui ont reproché une telle frilosité qui contraste avec la fermeté américaine. Pour rappel, les Etats-Unis ont condamné vivement la provocation nord-coréenne tout en continuant toutefois de plaider pour le dialogue et la diplomatie avec le pays communiste.