Dans un contexte de tension commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, de nombreux chefs d'entreprises sud-coréennes se sont rendus dans l’empire du Milieu.

Le patron du groupe SK a fait un déplacement dans la province de Hainan pour participer au Forum de Boao pour l'Asie. Il s'agit de la première conférence annuelle en présentiel depuis 2019, de cet événement considéré comme l’équivalent asiatique du Forum de Davos. A noter aussi qu’il s’agit de la première visite sur le continent chinois en quatre ans pour Chey Tae-won. Accompagné de plusieurs membres de SK hynix, il s'est montré pourtant réservé face aux questions des journalistes sur son programme lié aux puces électroniques. Chey a souhaité donner ses impressions après avoir vérifié lui-même les changements en Chine.

La discrétion a déjà été observée auprès du président de Samsung Electronics, Lee Jae-yong, qui s’était rendu le week-end dernier à Pékin.

Le déplacement en Chine de ces chefs des conglomérats sud-coréens a pour objectif officiel d'assister au forum. Mais officieusement, il permettrait de mener des consultations avec le gouvernement chinois sur le dossier des semi-conducteurs. Ils pourraient rencontrer le Premier ministre Li Qiang qui assistera à la cérémonie d’ouverture.

En effet, les conditions pour l’octroi des subventions américaines pour ces matériaux inquiètent les fabricants du pays du Matin clair, qui disposent d'usines dans l’empire du Milieu. Par exemple, une des conditions pour obtenir ces aides financières est que l’augmentation de la production sur le territoire chinois soit plafonnée à 5 % sur les dix prochaines années concernant les puces de pointe.

Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a d'ailleurs vivement critiqué le 22 mars dernier les conditions américaines qui imposent « le protectionnisme » et « le blocus technologique ».

Les groupes sud-coréens ont ainsi une équation difficile à résoudre : bénéficier des subventions américaines sans contrarier Pékin.