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Les relations intercoréennes se sont considérablement détériorées ces dernières semaines sur fond d’envoi, par un groupe de transfuges nord-coréens, de tracts de propagande anti-Pyongyang depuis la Corée du Sud. Le mois dernier, Kim Yo-jong, la sœur cadette du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et première vice-directrice du comité central du Parti des travailleurs, a publié un communiqué cinglant dans lequel elle condamne avec fermeté cette démarche.

Quelques jours plus tard, le pays communiste procédait au dynamitage du Bureau de liaison intercoréen situé à Gaeseong, à une cinquantaine de km au nord-est de Séoul, et menaçait de répliquer en larguant 12 millions de tracts au sud du 38e parallèle.

Aujourd’hui, nous revenons sur les origines de cette « guerre des tracts » en compagnie de Bong Young-shik, professeur à l'Institut Yonsei pour les études nord-coréennes.

« Les prospectus ont servi d’arme de guerre psychologique pendant la guerre de Corée. Pyongyang en envoyait aux forces de l'Onu, tandis que l'armée sud-coréenne faisait de même vers le Nord. Cette pratique a pris fin avec la signature en 1991 de l'accord intercoréen sur la réconciliation, la non-agression, les échanges et la coopération. Elle a été relancée suite au refroidissement des relations Séoul-Pyongyang sous l'administration de Lee Myung-bak. Cette fois-ci, des groupes civiques ont pris l’initiative de larguer des tracts. Le moment décisif a eu lieu en 2010, avec le torpillage de la corvette sud-coréenne Cheonan et la mise en place par le Sud, le 24 mai de cette même année, de sanctions vis-à-vis du Nord en guise de représailles ».