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La Corée du Nord multiplie ses démonstrations de force

Gros plan sur l'actualité2022-10-08

ⓒYONHAP News

Pyongyang ne cesse de renouveler ses essais de tirs de missiles en y ajoutant aussi un entraînement aérien, en signe de protestation contre Séoul et Washington. Cela relève encore d’un cran l’escalade des tensions dans la péninsule coréenne.


Depuis le début de l’année, la Corée du Nord mène une série inédite d’essais d’armes, pour totaliser, jusqu’à vendredi, 22 lancements de missiles balistiques et deux autres de projectiles de croisière. Cette semaine, elle a lancé mardi un missile balistique de portée intermédiaire présumé être « Hwasong-12 ». L’engin a volé en direction de l’Est avant de passer au-dessus de l’archipel japonais. Il a parcouru environ entre 4 500 et 4 600 kilomètres à une altitude maximale de près de 970 km et à une vitesse égale à 17 fois celle du son dans l’air. Il a été lancé à sa portée la plus élevée. Ainsi, Pyongyang a procédé à une démonstration de force pour exhiber sa capacité de frapper la base de Guam dans le Pacifique depuis laquelle les renforts américains partiront en cas d’éventualité.


La Corée du Sud et les Etats-Unis y ont immédiatement réagi. Le jour même, les deux alliés ont déployé huit avions de combat, tels que des chasseurs F-15K sud-coréen et F-16 américain. Ils ont effectué un vol en escadrille en mer Jaune, séparant la péninsule coréenne et le continent chinois. Et ils ont mené aussi un exercice de frappe sur une cible fictive en larguant une bombe JDAM dont le guidage GPS permettrait de frapper avec précision des bases militaires nord-coréennes en cas d’urgence. C’est l’une des armes les plus redoutées par le régime de Kim Jong-un.


Pyongyang y a riposté jeudi à son tour. Le matin, il a lancé deux nouveaux missiles balistiques de courte portée. C’était le sixième essai de tirs en 12 jours. L’après-midi, il a mobilisé huit chasseurs et quatre bombardiers pour qu’ils effectuent un vol en escadrille et un exercice de tirs air-sol au sud de la « ligne de surveillance spéciale ». Cette dernière est située en territoire nord-coréen. Séoul l’a fixée afin de réagir au plus vite à toute provocation aérienne du Nord, ce étant donné une très grande rapidité des chasseurs. Elle est située à plusieurs dizaines de kilomètres au nord de la « ligne d’action tactique » que l’armée du Sud a dressée dans le cadre de son plan de réactivité à 20 et 50 km au nord de la ligne de délimitation militaire intercoréenne. Cependant, ces 12 avions de combat nord-coréens n’ont pas franchi la « ligne d’action tactique ». Toutefois, l’armée sud-coréenne a déployé immédiatement une trentaine de chasseurs, tels que le F-15K, pour démontrer sa capacité de riposte écrasante.


Ainsi, le régime de Kim Jong-un viserait non seulement à protester contre les entraînements conjoints militaires Séoul-Washington, mais aussi à démontrer la solidité de son armée et à renforcer l’unité nationale.


Dans ce contexte, la Corée du Sud redouble de vigilance et se tient prête à toute éventualité, en coopération avec les Etats-Unis. L’escalade des tensions risque de perdurer.

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