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Rencontres aux monts Geumgang de familles séparées par la guerre de Corée

Gros plan sur l'actualité2018-08-26

ⓒYONHAP News

La première partie des nouvelles réunions de familles séparées par la guerre de Corée a eu lieu du 20 au 22 août aux monts Geumgang, sur la côte est du territoire nord-coréen. Des Coréens du Sud se sont rendus sur le site pour rencontrer leurs proches vivant de l'autre côté du 38e parallèle. Lors du second volet de ces retrouvailles qui se sont déroulées de vendredi à dimanche au même endroit, ce sont des nord-Coréens qui ont retrouvé des membres de leur famille du Sud.


En début de semaine, 89 sud-Coréens ont retrouvé leurs parents, leurs frères et sœurs ou leurs enfants vivant au Nord. Dimanche dernier, accompagnées de quelques proches, ces personnes d'un âge avancé se sont réunies à Sokcho, dans la province de Gangwon. Le lendemain, ils sont partis en autocar pour les montagnes de Diamant. Après le déjeuner, à 15h, ils ont rencontré leur famille nord-coréenne perdue de vue depuis 65 ans. Ces retrouvailles en groupe à l'hôtel Geumgangsan ont duré deux heures. Le soir, les participants ont assisté à une réception de bienvenue organisée en leur honneur.


Mardi, des réunions individuelles par famille se sont déroulées pendant deux heures à l'hôtel Oegeumgang, suivies d'un déjeuner dans les chambres. Ensuite, des rencontres en groupe ont de nouveau eu lieu entre 15h et 17h. Le lendemain, dernier jour de leurs retrouvailles, les participants ont tenu leur ultime réunion. Ils ont ensuite pris leur déjeuner tous ensemble, avant de se dire au revoir sans vraiment savoir s’ils se reverront un jour. La seconde partie des retrouvailles a eu lieu du 24 au 26 août. Cette fois-ci, 83 nord-Coréens ont retrouvé, toujours aux monts Geumgang, leurs proches du Sud, qu’ils n’avaient pas vus depuis la fin de la guerre.


Ces nouvelles réunions de familles séparées par la guerre ont été organisées dans le cadre de l'application de l'accord de Panmunjom, signé le 27 avril par les dirigeants des deux Corées à l'issue de leur sommet. Il s'agissait de leur 21e édition, organisée pour la première fois depuis deux ans et dix mois, les dernières réunions datant d'octobre 2015. Certes, les personnes ayant la chance de participer à ces retrouvailles intercoréennes restent trop peu nombreuses par rapport au nombre total des Coréens séparés de leurs familles par le conflit. Il n'en reste pas moins que ces événements revêtent une signification symbolique sur le plan humanitaire. De plus, ils marquent un pas en avant dans les relations intercoréennes, dans la mesure où ils contribuent à renforcer la confiance mutuelle.


Il convient toutefois de souligner l'urgence de la situation. Depuis la signature de l'armistice en 1953, soixante-cinq ans se sont écoulés. Selon les données de la Croix-Rouge sud-coréenne, parmi les 132 124 Coréens du Sud enregistrés sur la liste d'attente pour retrouver leurs familles au Nord, seules 56 890 personnes étaient toujours en vie à la fin mai. Et plus de 85 % de ces survivants sont aujourd'hui âgés de 70 ans ou plus. Or, le nombre de personnes pouvant participer à chacune de ces réunions est limité à environ 200. Au cours de la vingtaine d’éditions organisées jusqu'à ce jour, seules 2 000 familles sud-coréennes au total ont eu la chance de retrouver leurs proches du Nord.


Dans ce contexte, les voix se font de plus en plus nombreuses pour demander l'installation d'un centre de rencontre permanent et la mise en place de contacts réguliers et d’échanges de courriers entre les familles séparées de part et d'autre du 38e parallèle. Egalement, les familles séparées demandent au moins à savoir si leurs proches de l'autre côté de la frontière sont toujours en vie ou non, ce qui n'est plus le cas pour beaucoup d'entre eux.

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