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Le ssireum inscrit au patrimoine de l'Unesco après une demande commune des deux Corées

Gros plan sur l'actualité2018-12-02

ⓒYONHAP News

Le « ssireum », la lutte ancestrale coréenne, figure désormais au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, suite à une candidature conjointe sans précédent des deux Corées auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Il s'agit d'une première démarche de ce type pour une inscription sur les listes du patrimoine mondial, du patrimoine immatériel ou du registre de la mémoire du monde de l’Unesco. Elle devrait donner lieu à une coopération intercoréenne plus active dans le domaine de la culture.


La décision a été prise lors de la 13e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'organisation onusienne, qui s'est déroulée du 26 novembre au 1er décembre à Port-Louis, la capitale de l'île Maurice. Au cours d'un vote ad hoc organisé le premier jour de l’événement, les 24 membres du comité ont approuvé, à l'unanimité, la candidature commune des deux Corées pour inscrire leur lutte traditionnelle, transcrite « ssireum » par le Sud et « ssirum » par le Nord, sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. En octobre, le comité avait d’abord émis un avis favorable aux candidatures respectives de Séoul et de Pyongyang, avant d’accepter la présentation d’un dossier unique. Ainsi, la lutte traditionnelle pratiquée au Sud et celle pratiquée au Nord ont été jugées identiques, notamment dans leur mode de transmission et la signification sociale et culturelle qu’elles revêtent pour la communauté.


Le chant traditionnel « Arirang » et le procédé de fabrication du kimchi,   spécialité culinaire à base de chou fermenté, ont déjà été inscrits par les deux Corées sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Or, il ne s’agissait pas d’une candidature commune, mais de dossiers séparés qui ont été déposés à différents moments. En effet, pour l'inscription du ssireum aussi, Séoul et Pyongyang avaient, dans un premier temps, soumis séparément leur candidature. Or, le mois dernier, les deux pays ont adressé ensemble une lettre à l'Unesco pour demander l'inscription commune de la lutte traditionnelle sur la liste du patrimoine de l’humanité, ce qui a été accepté par l'organisation culturelle de l’Onu. La démarche est d’autant plus exceptionnelle qu’en principe, pour une inscription conjointe, les candidatures initialement déposées doivent être retirées et remplacées par une candidature commune. Mais le comité a épargné cette étape aux deux Corées. Il a ainsi montré son soutien au processus de réconciliation intercoréenne et de paix dans la péninsule coréenne.


Par le passé, la Corée du Sud avait déjà participé à une candidature collective initiée par les Emirats arabes unis pour inscrire la chasse au faucon sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l’Unesco. Le pays du Matin clair avait également déposé une candidature conjointe avec le Vietnam, le Cambodge et les Philippines pour la reconnaissance du tir à la corde comme bien culturel immatériel de l'humanité.


Le ssireum est à la fois une discipline sportive et un jeu traditionnel populaire, pratiqué depuis plus de 2 000 ans dans la péninsule coréenne. Le principe est simple. Deux lutteurs, portant une culotte et une ceinture, s'affrontent dans un cercle de sable. Celui qui fait tomber son adversaire au sol est le gagnant du combat. Des scènes de lutte sont représentées sur les peintures murales des tombes du royaume de Goguryeo, datant du 4e siècle. De nombreuses descriptions du combat se retrouvent également dans les archives datant des dynasties Goryeo et Joseon.


Avec l'inscription du ssireum, la Corée du Sud détient au total vingt éléments culturels figurant sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité. La Corée du Nord, de son côté, compte trois biens inscrits sur la liste de l'Unesco à ce jour.

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