Infos

La Peninsule coréenne de A à Z

A la une

2e anniversaire de la déclaration de Pyongyang : Moon avance la possibilité de déclarer la fin de la guerre

Gros plan sur l'actualité2020-09-26

ⓒYONHAP News

Samedi dernier, c’était le deuxième anniversaire de la déclaration de Pyongyang, prononcée par Moon Jae-in et Kim Jong-un à l’issue de leur troisième sommet dans la capitale nord-coréenne en septembre 2018. Ce jour commémoratif a laissé un goût amer, parce que le sommet en question aurait pu constituer un véritable tournant vers la paix.


Pour rappel, l’escalade des tensions dans la péninsule était à son apogée fin 2017. Un volte-face a eu lieu l’année suivante à l’occasion de la participation de la Corée du Nord aux Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang. La première rencontre entre les dirigeants des deux Corées s’est tenue le 27 avril dans le village de la trêve de Panmunjom pour créer une ambiance de détente. Et la suivante a été organisée le 26 mai pour sauver le sommet Pyongyang-Washington qui a failli tomber à l’eau.


Dans la déclaration de Pyongyang de septembre 2018, les deux parties sont convenues d’éliminer le risque de guerre dans la péninsule, de promouvoir les échanges économiques, sociaux, culturels et humanitaires, et d’organiser la visite de Kim Jong-un à Séoul. Un mois après, elles ont organisé une réunion de haut niveau afin de fixer le calendrier concernant la coopération dans divers domaines, ferroviaire, routier, forestier, sanitaire, médical et sportif, la concertation sur la participation conjointe aux JO de Tokyo 2020 ainsi que l’organisation des rencontres de familles séparées de part et d’autre du 38e parallèle pendant la guerre de Corée. Certains progrès ont été constatés comme l’inauguration du chantier des travaux pour reconnecter et moderniser les lignes ferroviaires et routières intercoréennes. Le plus marquant est l’accord militaire qui a permis de faire cesser les actes hostiles et supprimer les postes de garde dans les zones frontalières le long du 38e parallèle.


Or, le dialogue officiel Séoul-Pyongyang s’est interrompu après la réunion du travail sportif en décembre 2018. Le pays communiste s’accrochait uniquement à son dialogue avec Washington. Résultat : les relations intercoréennes restent au point mort depuis l’échec cuisant du sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump en février 2019. Le dialogue Pyongyang-Washington continue de marquer le pas, et le Nord n’hésite pas à attaquer le Sud avec sa verve acerbe.


Dans ce contexte, Moon Jae-in a proposé une nouvelle piste de coopération avec le royaume ermite, en prononçant mercredi un discours à l’occasion de la 75e session de l’assemblée générale des Nations unies. D’une part, le numéro un sud-coréen a préconisé de déclarer la fin de la guerre de Corée, qui s’est terminée sur un simple armistice en 1953. Selon lui, cela fera naître une paix durable dans la péninsule pour garantir la paix en Asie et améliorer l’ordre international. De l’avis général, cette option aurait peu de chances d’aboutir étant donné qu’elle a été envisagée comme une mesure correspondante à une éventuelle démarche de dénucléarisation de Pyongyang. D’autre part, il a proposé de lancer un dispositif de coopération sanitaire et médical en Asie du Nord-est regroupant les deux Corées, la Chine, le Japon et la Mongolie. Il faudra compter là-dessus pour ouvrir une brèche dans le dialogue.


Un dialogue qui risque d’être compromis suite au décès tragique d’un fonctionnaire sud-coréen de 47 ans, abattu puis brûlé par l’armée nord-coréenne en début de semaine alors qu’il dérivait dans les eaux au nord de la frontière maritime intercoréenne. Un incident qui a provoqué une condamnation unanime de l’ensemble de la classe politique sud-coréenne. Vendredi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a transmis une lettre à la Cheongwadae dans laquelle il présente ses excuses et ses regrets au peuple sud-coréen.

Dernières nouvelles